C'est l'histoire de Catherine Wu, dite Kéké, d'origine chinoise, qui se marie à Gustave, dénommé Gu. Mais, Kéké, séductrice impénitente, continue de baguenauder d'homme en homme. Ce n'est évidemment pas sans conséquence sur son couple : Gu va connaître des problèmes d'érection et n'arrivera donc plus à "consommer" son union. Le paradoxe tient jusqu'alors à l'amour qui lie encore les deux mariés. Puis Gu va voir ailleurs, au moins pour voir si ses problèmes physiologiques sont de nature conjoncturelle ou structurelle. Puis, ce qui devait arriver arriva : il demande le divorce.
C'est là que s'opère le retournement de situaion. C'est Kéké qui commence à déprimer, petit à petit, pour arriver à un stade franc. Elle se met subitement à se pendre à son cou et à jouer les épouses éprises.
Alors, vous me direz que, dit comme ça, l'histoire est un peu éculé, qu'on a déjà lu ça dix fois, et vu ça vingt fois dans des films.
Et bien non, pas tout à fait, car l'auteur parsème son récit de plaisenteries sexuels gentiment désabusées. Le style est très incisif, pétulant et drôle, quand on est prêt à accepter l'humour lié au sexe.Et c'est justement ce qui sauve ce roman de la banalité et de la déprime pour le lecteur.


Dommage que l'intrigue générale soit si éculée et la fin si terne : le divorce est prononcé par le juge aux affaires familiales, elle déprime un peu plus, et voilà.
Heureusement que l'auteur sait rire et faire sourire de tout. C'est sa force.
Personnellement, j'ai un faible pour Elisabeth Quin. Elle n'est pas écrivain, mais critique cinématographique. Je l'ai personnellement connue sur Paris première, dans l'émission culturelle Rive droite rive gauche, présentée par Thierry Ardisson, avant le rachat de la chaîne par M6, ce qui a valu l'abandon cet excellent programme. Elle est maintenant de Daniela Lumbroso, que je n'ai jamais regardé, car je trouve cette dernière d'une bêtise, d'une prétention et d'une incompétence en matière culturelle abyssales (cf ses entrevues sur LCI il y a quelques années).


L'un des intérêts de ce roman est justement la question de la part d'autobiographie : l'héroïne ressemble beaucoup à l'auteur, tant de caractère que physiquement. Le débat est ouvert....

Créée

le 30 janv. 2019

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