Une autorité est dite souveraine quand elle est la plus haute en son domaine, vient alors la question de son absoluité, cette question est sujette à diverses réponses, en observant les systèmes aristocratiques, démocratique pour ne citer que les plus connus.
En aristocratie la souveraineté revient à « Dieu », ou quelconque autorité supérieure, cependant la « volonté » de celui-ci est exécutée par des « élites », des « élus des dieux », ils sont cependant restreint dans leurs actions par le « haut et le bas », c'est-à-dire la religion et ce qu'elle implique.
En démocratie la question est complexe, le principe de la souveraineté est « incompatible » avec le principe de démocratie, la démocratie se veut égalitaire, le peuple-nation est élevé au rang de souverain, un statut abstrait de la souveraineté, ce statut est censé contrecarrer l'usage abusif du pouvoir, cependant, le respect le plus scrupuleux du principe de la souveraineté du peuple n'offre en réalité aucune garanti contre l'arbitraire, alors qu'en aristocratie la volonté divine est par principe juste aux yeux des fidèles, la volonté d'un peuple n’apparaît pas forcément comme Juste, en démocratie, la dictature du peuple par le peuple sous une forme nazie ou communiste s'est révélée beaucoup plus effrayante que toutes celles qui furent autrefois le fait des despotes.


Une démocratie directe privée du principe d'hétéronomie accréditerait l'image d'un peuple pleinement souverain par principe. La démocratie directe suggère inévitablement que l'idée de l'homme comme source de la loi et origine des pouvoirs se réduit finalement à l'idée du peuple souverain, et par là même tend à ériger celui-ci, le peuple nation, en un pouvoir dont la souveraineté serait indissociable de son arbitraire.
D'un autre côté, une démocratie indirecte fondée sur le principe d'une autonomie des communautés, susciterait l'idée que la démocratie vise principalement à maintenir la possibilité de faire vivre pacifiquement les unes à coté des autres diverses communautés, et conduirait à une société qui devrait certes cultiver la tolérance mais ignorerait la citoyenneté, la vie politique, c'est-à-dire la discussion publique, libre, entre égaux.
Car l'idée selon laquelle des traditions ou des communautés définissent de manière ultime les modes de vie et les manières de penser entraînerait inéluctablement la disparition d'un monde commun, chacun vivant en quelque sorte dans sa tradition ou sa communauté.


Une démocratie indirecte fondée sur le principe d'une autonomie des individus tend à réduire la politique à un moyen de concilier les droits des individus, de favoriser la poursuite des intérêts particuliers, et risque d'oblitérer l'idée d'un accomplissement de l'homme dans l'exercice de la citoyenneté, précisément dans la mesure où celui-ci exige un détachement à l'égard d'intérêt privé, une distance à l'égard des inclinations qui animent les particuliers dans leur vie sociale.
Une démocratie indirecte fondée sur le principe d'une autonomie de l'homme comme tel c'est-à-dire une démocratie fidèle à ses principes fondateurs récuse l'idée d'une souveraineté ultime du peuple, de la nation, des individus. Elle renvoie à une idée de notre humanité comme humanité fondatrice de la citoyenneté. Or si l'humanité de l'homme est fondatrice de la citoyenneté, ce qui signifie qu'elle exige que l'humain ne se laisse pas simplement porter par les circonstances, par des inclinaisons, des intérêts égoïstes ou collectifs, des appétits individuels ou nationaux, des besoins privés ou sociaux.
La démocratie fondée sur le principe d'autonomie de l'homme comme tel implique une limitation de la souveraineté, non pas une limitation par le haut, ni une limitation par le bas, mais plutôt une limitation par ce qui vient de nous, de notre humanité, sans être pourtant une simple auto-limitation.
De même que l’État aristocratique non corrompu, l'État démocratique non corrompu se heurte à des limites qu'il ne peut enfreindre faute de paraître arbitraire ou d'afficher des prétentions illégitimes, contraintes de se soumettre à des principes pré-législatifs, pré-conventionnels, pré-étatiques. De même que ce n'est pas l'état aristocratique qui est à la source du principe hiérarchique ou du principe d'hétéronomie, puisqu'il les présuppose, de même ce n'est pas l'État démocratique qui est à l'origine du principe d'égalité des conditions, aucune loi démocratiquement votée ne peut-être à l'origine de ces principes puisqu'une loi n'est démocratiquement légitime que dans la mesure où elle a été votée à la majorité par des représentants du peuple élus par des citoyens reconnus comme égaux, autonomes et indépendants.
La question de la souveraineté reste encore discutable….

Kyslegiøn
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le 23 sept. 2015

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