Tranche de vie, qui commence à un moment, se termine à un autre, sans véritable début ni fin, que l'on lit comme on regarderait un court instant, par une fenêtre...Cela m'a fait penser à "the muddy fork" petite nouvelle de James Crumley qui m'a laissé assez perplexe sur la motivation de l'auteur.


Une écriture faite de détails d’une belle précision, on en sentirait presque l'odeur des préparations culinaires de Iris dans "Le contraire de la solitude"...Une fluidité, des bons mots tout est percutant, mais la plupart de ces nouvelles ont une chute, malheureusement que l'on devine. Ces intrigues ne semblent être là que pour LA résolution finalement bien peu originale...Notamment pour la plus flagrante, celle de "La ballade du boulet et de la chaîne" qui rappelle chez l'humain, ce refus manifeste de la dépression, avec cette façon de se libérer des contraintes, pour sa propre sauvegarde...en fuyant (à tort ou à raison -?-).


On se retrouve dans des trous paumés de l'Utah ou de l'Arizona, dans la poussière et l'adversité, en panne de voiture, traînant les bars, et où les femmes en filigrane, sans qu'elles soient jamais les héroînes sont pourtant au centre des intrigues pour la plupart, notamment par le deuil, thème qui ressort souvent chez l'écrivain dans ces onze nouvelles et le pessimisme et la tristesse qui en ressort sont forts.
"Lâchons les chiens", "Vernon", et "Le serpent" peuvent paraître déplaisantes...par ce qu'elle révèlent du besoin de l'humain à la violence et de la gratuité de l'acte pour un moment de bien-être et de partage !
"Basket à la casse" n'apporte non plus rien de nouveau sur les comportements liés au fantasme mais elle se révèle assez acerbe l'air de rien et bien plaisante ;
"Raid nocturne" a ce côté décalé rafraichissant d'un père qui apporte un présent et s'en va avec un autre ;
"Il se saôule profondément et fameusement" est pleine d'optimisme, pour terminer l'ouvrage.
ET "La beauté", celle qui m'aura le plus plu... retrace bien le désir de l'écrivain de retranscrire la déception, les moments volés de court bonheur, et la peur qui peut en résulter, pour ces personnages à côté de leurs propres vies.


Ambiance sombre par la banalité peu réjouissante, un peu d'humour mais sans véritable drôlerie et sans véritable but, on est laissé à notre seule imagination, mais ce que je regretterais dans cette lecture sont le manque d'inattendu, cette émotion et cette empathie que j'aurais aimé ressentir pour toutes ces vies perdues.

limma
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le 17 août 2016

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