Seconde nouvelle de la comédie humaine, Le bal de Sceaux est surtout le portrait de trois personnages principaux dans le cadres d'une intrigue amoureuse simple auquel Blazac applique une lecture morale et éducative.
Le premier de ces personnages est le comte de Fontaine. C'est un homme courageux et entier. Royaliste pendant les guerres de Vendées, il est récompensé par louis XVIII à la restauration. C'est l'amour de sa famille et la préoccupation du bien de ses enfants qui l'animent le plus. Il passera une bonne partie de l'oeuvre à tenter de marier sa fille Emilie malgré la vanité et l'orgueil de celle-ci. Il incarne la valeur de fidélité et de persévérance des nobles de l'ancien régime. Si Blazac, légitimsite lui aussi, ne mets en lumière aucun défaut propre, il est en bonne partie responsable de l'éducation désastreuse de sa plus jeune fille Emilie. Et c'est cette éducation défectueuse dans une vie trop facile, et Blazac le souligne plusieurs fois, qui rendra Emilie malheureuse.
Emilie est donc la sixième et dernière enfant du comte. Élevée dans trop de facilité, elle est très belle et orgueilleuse. Suffisamment pour jouer à exciter puis décevoir l'amour de ses nombreux prétendants, ne s'imaginant pas mariée à un homme n'étant pas parfait et n'étant pas pair de France. Elle représente ainsi l'opposé de Mme Augustine du roman précédant de la comédie humaine, un des nombreux modèle de pureté et d'innocence féminine que donne Balzac.
Plus profondément, ses frasques servent à Balzac pour poser la question de l'idéalisation de l'amour. Chez une jeune fille qui plaît à tous mais n'accepte qu'un homme parfait et qui finira malheureuse.
Le dernier modèle est celui de Maximilien Longueville, homme excellent à toute les disciplines de la noblesse. Il est non seulement un modèle de culture, d'intelligence et d'habilité physique, il incarne l'idéal d'humble perfection, qui a tout sacrifié pour son frère et sa soeur. Sa fortune à la fin du roman couronne la vertue et permet à Balzac de faire l'éloge de la patience et du dévouement quand son amante souffre et fait souffrir de son orgueil et de sa vanité.
Bref, Balzac nous propose une sorte de couple asymétrique en miroir du roman de la la Maison du chat-qui-pelote, qui le précède dans la Comédie humaine, et c'est ici l'homme qui est fidèle et la femme qui est vaniteuse, à l'opposé de Mme Augustine et de Théodore précédemment mise en scène, tandis que la longue fresque de la Comédie humaine commence à peine à se dérouler