Tout le monde en parle, tout le monde le lit. Je m'y suis mis aussi. Le charme discret de l'intestin est un bouquin intéressant parce qu'il parle anatomie, médecine et santé avec des mots parlants et bien choisis qui rendent les choses claires à tout un chacun (ou en tout cas, pour certains chapitres, pas totalement opaques). Et surtout car tout le monde s'intéresse à ses entrailles et en premier lieu à son caca. Tu as une tendance à la constipation ? Voyons pourquoi ça t'arrive à toi et comment tu peux y remédier en prenant soin, notamment, de ce que tu ingurgites. On révise ses vieux cours de "sciences nat" du collège à propos de la digestion et on apprend tout un tas d'autres choses sur les milliards d'habitants de notre intestin (surtout le gros, si j'ai bien compris), les bactéries en tête.
Giulia Enders (secondée par sa sœur Jill et ses inutiles illustrations enfantines) donne plein de tuyaux pour bien se nourrir, se soigner, aller efficacement aux toilettes, bref, prendre bien soin de son corps et ... de sa tête. Car sachez-le, l'intestin est l'autre cerveau du corps humain, un peu oublié, un peu méprisé mais au bout du compte aussi important. Nos deux cerveaux sont en perpétuelle interaction et s'échangent un tas d'informations de première importance dans l'objectif inavoué de faire fonctionner convenablement la grande machinerie du corps humain. Seules les informations les plus cruciales, notamment celles qui nous posent problème (dont allergies, intolérances, irritations, diahrrée ...) atteindrait le sphère du conscient.
A mon goût, par rapport à ce qu'on pouvait en attendre, cette théorie n'est pas assez développée, ou alors pas suffisamment expliquée, même s'il y a un véritable effort de fait compte tenu de l'état actuel des connaissances scientifiques en la matière. On ne peut sûrement pas en dire beaucoup plus au non-initié qui se trouve être le lecteur cible de cet ouvrage de vulgarisation médicale. Pourtant, je ne m'attendais pas à lire autant de conseils sur la bonne hygiène de vie, le "bien manger" le "bien se soigner". Certains magazines ne sont-ils pas là pour ça ?
Autre chose : c'est intelligible et bien écrit mais la jeune auteure sacrifie parfois un peu trop la pédagogie au style. Elle est souvent à la recherche du bon mot - avec un goût manifeste pour les comparaisons métaphoriques - comme si elle espérait faire dire à tout le monde que son essai est décidément bien spirituel en plus d'être terriblement instructif.
Bon, je fais un peu mon bégueule. C'est très bien.