La maladie m'a frappé, je suis en retard sur mes critiques (parce que oui je m'impose un programme) et en plus je suis débordée de travail (parce que je fais une thèse et que la recherche scientifique n'avance pas toute seule; je vais révolutionner le monde).
Par ailleurs je me suis dit qu'un peu de recul serait le bienvenu après la lecture de ce tome deux. Parce que OMG.


Je vous confiais dans ma dernière critique que le tome 1, bien que très alléchant, s’essoufflait un peu vers le milieu. Je ne sais plus si j'ai précisé que la fin était digne de tous les romans de Brent Weeks (époustouflante et surprenante; sauf si comme moi vous avez lu la quatrième de couverture du tome 2).


Le tome 2 lève le voile sur pas mal de secrets du passé qui hantent nos héros (je me sens lyrique aujourd'hui). Les jeunes commencent leur initiation: Kip à la Chromerie et Liv avec le Prince des couleurs, deux versants opposés d'une même pièce; et les plus vieux tentent de s'en sortir comme ils peuvent (j'essaie de pas révéler toute l'intrigue, je suis pas comme ça moi, question d'éthique). J'ai beaucoup aimé ces deux côtés du roman. Le roman initiatique est un genre très commun dans la littérature, plus particulièrement fantastique (HP, la Belgariade, Feist, etc fonctionne sur ce principe). Si j'adore ça, je trouve que l'insérer dans une histoire de plus grande envergure avec d'autres personnages principaux rend le récit nettement plus sympathique; le problème du récit initiatique c'est que le héros est souvent assez commun pour qu'on puisse facilement s'identifier à ses expériences (harry et garion par ex, sont deux jeunes garçons courageux qui apprennent progressivement à vivre et faire des trucs avec leur pouvoir respectifs; leurs principales caractéristiques étant d'être gentils, courageux, relativement intelligents et pas trop moche).
Brent ne tombe donc pas dans cette facilité du héros passe-partout: Kip n'est pas son seul héros principal; et surtout Kip n'est pas un héros courageux et fort et qui fait tout bien. Kip est gros, maladroit, ironique, et mal dans sa peau. Il essaie de rendre son père fier, parce que Gavin est gentil avec lui alors que personne ne l'est. Il a des tentations parfois de faire "la mauvaise chose" (garder Teia comme esclave de chambre ou lui donner la liberté?) comme n'importe quel être humain. Je me suis beaucoup identifiée à lui, car j'ai souvent le même raisonnement, qui part de ma dérision et du peu de confiance en moi, utilisés comme moteur pour mes actions. J'aime aussi beaucoup son humour, car il ne se prend jamais très au sérieux (et ca part aussi de son manque de confiance en lui).
Gavin est toujours ce super personnage, torturé et triste; qui tente de faire le bien commun.
J'ai trouvé fascinant aussi le point de vue du prince des couleurs, présentés globalement comme le principal antagoniste de l'histoire. Son discours est séduisant et logique, son opposition à la chromérie carrément justifiée, bien qu'on essaie de nous faire comprendre par touche les subtilités de cette opposition. Très vite, il n'est plus un "antagoniste", car ses actions sont peut être cruelles, elles sont logiques et implacables, ce qui nécessitent des sacrifices pénibles mais nécessaires.
Quelque part la grande question du livre est celle-ci: la fin justifie-t-elle les moyens? La revendication du prince des couleurs est juste (pour ce qu'on en sait pour l'instant), mais la légitimité de ses idées justifie-t-elle la cruauté, la guerre, les morts qui en découlent? Une question d'actualité quoi.


Il y a un travail énorme de la part de Brent Weeks de créer des histoires dans l'histoire (au dela du travail considérable de créer un monde entier, cohérent, avec sa mythologie, ses légendes, ses terres et ses coutumes). Parce que même si le roman s'intéresse principalement au présent, tout découle d'intrigues du passé que nous apprenons au fur et à mesure; et que certains personnages ne connaissent pas ou partiellement. Brent s'ingénie à imaginer causes-conséquences-réactions des protagonistes en fonction de ce qu'ils savent et ce qu'ils découvrent.
J'ai hate de découvrir plus sur Teia, le paryl, le chi etc. On va s'amuser.


Encore une fois, la fin est surprenante et haletante à souhait. Vivement le 24 avril pour me procurer le tome 3 de cette saga éblouissante.


SPOIL
Je terminerai la critique par cette remarque. Surtout ne lisez pas si vous n'avez pas lu, c'est un major spoil quoi flute.


J'ai été très surprise de la mort de Dazen. Je ne m'y attendais pas du tout, surtout que tout laissait à penser qu'il serait l'antagoniste principal du troisième tome, une fois sorti de sa prison. Je me suis même demandé si je n'avais pas mal lu tellement c'était énorme. Quel est l'intérêt de nous montrer qu'il est vivant, emprisonné et maintenu en vie par Gavin, si c'est pour le tuer avant qu'il ne puisse faire quoique ce soit??? Mais peut-être n'est il pas vraiment mort? Je ne sais pas.


Sinon j'étais trop fière de moi d'avoir deviner l'ascendance de Zymun.


Et la fin, mais quelle fin. Franchement, je ne sais pas ce qu'il risque de se passer dans le trois, mais nos héros sont en très mauvaise posture, hallucinant. Brent ne manque pas d'imagination pour retourner les situations dans tous les sens. Au moins il y a du rebondissement quoi.

LN-au-carre
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le 2 avr. 2015

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LN-au-carre

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