En tant que grande fana du jeu vidéo, je trouve important de saluer le travail colossal de CD Projekt Red sur la licence afin de nous offrir un univers si proche du roman. Bien que le jeu doive être pris comme indépendant de la saga littéraire, certains passages en sont très clairement inspirés: la rencontre avec le boucavicorne, Sylvia Anna qui ressemble trait pour trait à Renfri, la domination du Djinn... Et j’ai adoré ça. J’ai retrouvé l’atmosphère parfois hilarante des villageois un peu arriérés, et je suis carrément tombée sous le charme de la plume de Sapkowski. J’ai découvert un Geralt qui, malgré sa force indéniable est un personnage avant tout tourmenté : par sa condition de mutant et par le monde dans lequel il est contraint d’évoluer. Les gens sont à la fois fascinés par ses talents, et rebutés par ses mutations. J’ai aussi pris plaisir à le découvrir, non pas comme un guerrier que rien ne fait faiblir, mais comme un tueur calculateur qui sait qu’une erreur est très rapidement punie. J’ai particulièrement aimé comprendre enfin ce qui l’uni irrémédiablement à Yennefer. Cette sorcière justement (que je préfère à Triss pour les connaisseurs) est encore plus intelligente, et fourbe d'accord, dans ce premier tome. On n'y rencontre pas encore la Merigold, la surprise est donc intact quant à son personnage. Il faut d'ailleurs noter que beaucoup de personnages manquent pour le moment à l'appel (ce qui semble logique finalement, au vu des tomes suivants). Les scènes de combat sont géniales, l’écriture est dynamique et on ne se lasse pas de la compagnie de Jaskier (Jaskier!) qui est à mourir de rire. Les chasses au monstre s’enchainent, et on se rend vite compte que les dilemmes réellement compliqués concernent plus justement les humanoïdes. Aussi, les parallèles qui frôlent les réécritures de conte sont pour le moins épiques une fois transposés à cet univers.
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