Chef d'oeuvre méconnu

Certains lisent le monde selon Garp, d'autres lisent le Destin miraculeux d'Edgar Mint du mormon Brady Udall. Il est rare d'avoir un souvenir de lecture aussi prégnant car telle est la conception du chef d'oeuvre. Je l'ai lu alors que je traçais mon chemin de compostel avec mon meilleur ami. J'appuie ce détail car l'oeuvre confère une beauté spirituelle sur le cheminement d'une âme. L'avantage des gros livres, des "pavés" comme il se dit souvent lorsque la lecture se présente comme un pensum (mais l'amour d'un livre fait oublier le nombre de ses pages) est qu'il accompagne son lecteur tout au long d'une route sinueuse. Je l'ai ressenti ainsi car j'avais l'illusion de faire un chemin à l'instar du protagoniste.

L'oeuvre trace le portait d'un jeune garçon du nom d'Edgard Mint, fils d'une amérindienne alcoolique qui a confié sa garde à ses parents. Edgard n'a jamais connu son père, il sait cependant qu'il a été un cow-boys adepte des rodéo, grand séducteur qui a su donner de son charisme auprès de sa mère...
Le début du récit est marqué par un accident. Alors qu'Edgard joue sur les rebords d'un trottoir, voilà qu'une jeep se gare à l'endroit même où se trouve l'enfant. l' accident se produit, une des roues de la jeep écrase la tête du bambin. Une telle violence nous laisserait supposer que le petit garçons ne pourrait survivre or Edgard Mint a un destin miraculeux. Son crâne ayant été écrabouillé, il a été pris en charge dans les blocs opératoires. De cette expérience, il croise des gens ; il fait des rencontres surprenantes. Il apprend que la jeep appartenait à un facteur (qui depuis a été traumatisé par son implication dans l'accident). Alors Edgard Mint s'est donné un but dans sa vie : Trouver le facteur et lui dire qu'il a survécu.
L'oeuvre peut être qualifiée de picareste dans le sens où le protagoniste voyage et fait des rencontres qui ont leurs propres histoires. On pourrait le comparer à une dramaturgie à la Charles Dickens en raison des nombreuses tragédies de l'enfant : la mère qui succombe à son alcoolisme -- le pensionnat etc...
Ma note est subjective, peut-être que vous n'apprécierez pas le livre car il peut paraître gnan gnan à la façon d'un Eric Emmanuel Schmitt. Je vous laisse en décider.
Mais avant de lire ce "gros pavé" Je vous conseille toutefois de lire son recueil de nouvelles "lâchons les chiens" si vous souhaitez "prendre la température" de Brady Udall.