Le grand sommeil faisait partie de ma liste des livres populaires à lire avant de mourir (finalement, en essayant de retrouver la liste sur internet, je n'ai pas trouvé de mention de ce livre, ce qui explique pourquoi je le juge aussi sévèrement). Pour faire court, la forme est incroyablement longue, chaque détail d'un élément de décor est finement dépeint au point que c'en devient très vite lassant, le ciel est peut-être bleu azur et les murs blanc céruse, mais mon esprit, lui, broie du noir à la vue de ce schéma descriptif qui se répète toutes les pages. Les trois étoiles viennent donc du fond, en fait, elles viennent uniquement de l'enchainement de l'action. Si l'on se contente du fond, ce livre est de bonne facture, avec des chapitres cohérents, des dialogues percutants et des scènes actives. Si on dit cinq étoiles pour la forme et autant pour le fond, ce livre en a donc perdu deux. D'une part, pour cette fin très facile, presque illégitime compte tenu de la brillance du développement du scénario. Et d'autre part, pour ce récit à la première personne, ou du moins pour la psychologie de l'auteur que l'on saurait décrypter du personnage principal. Un homme qui n'a jamais eu de succès avec les femmes, un homme faible devant les autres, cette victime qu'il a décidé de désincarner pour se substituer au héros de ce roman. Si c'est clairement une erreur de surélever le protagoniste de son histoire (quand ce n'est pas de la science-fiction, hein), c'est une faute grave de lui attribuer le rôle du narrateur.
3 étoiles, c'est peut-être pas cher payé, mais après tout, il a eu la malchance d'être lu après Crime et châtiment.