Dedans : la fragile bulle protectrice ; Dehors : la guerre

L'album se fonde sur la distinction entre deux endroits très proches l'un de l'autre en distance, mais en totale opposition émotionnellement. La narratrice est l'auteure elle-même, qui revient sur ce qu'elle a vécu en reprenant sa voix d'enfant.

Dedans : le jardin de l'ambassadeur d'Italie en Iran (père de l'auteure), dans les années '80 : douillet, fleuri, spacieux, source d'inspiration pour les jeux et les simples moments de bonheur.

Dehors : Téhéran, dans les années '80 : sombre, embrasé, enfumé, bruyant, violent, et restreignant.

De case en case, l'autrice raconte des moments, avec en haut de chaque encadré : DEDANS ou DEHORS.

Le contexte précis est simplement présenté par l'autrice en introduction de l'album, mais n'est plus abordé ensuite, pour laisser place à la description des moments et des ressentis. Cela représente toute impression de dedans-dehors façon cocon d'une vie privilégiée vs/ vie réelle. Mais on voit que parfois, même dans le cocon, des bruits surgissent de l'extérieur ; on y est bien, mais rien ne dit qu'on y est totalement protégé. Ça me fait aussi penser au problème écologique : pour l'instant on est dans le cocon, tout va bien, même si on perçoit quelques signes problématiques ; mais rien ne dit que ce cocon puisse perdurer intact, tel qu'il l'est aujourd'hui pour ceux qui en ont la chance.

Mais je m'égare...

Tout comme les cases, les couleurs des dessins sont très tranchées : multicolores pour « Dedans » ; rouge-noir-orange pour "Dehors". Le dessin fait ancien, avec des contours noirs marqués.

En plus de l'opposition, une histoire se noue, une rencontre se crée, amenant des questionnements, de la peur, puis une réflexion plus poussée, conséquence d'une vraie rencontre, comme dans la vraie vie. Un bel album, qui fait réfléchir.