Voilà peut-être un mois – deux tout au plus – que je te lis. Enfin que je t’écoute puisque j’ai fait le choix de prendre part à la vie de la jeune Anne par le biais d’un livre-audio.
Je te remercie, toi, Kitty, d’avoir prêté tes pages afin d’en apprendre plus sur le quotidien des juifs ‘clandestins’ de la seconde guerre. Tu as bien accueillie la jolie plume d’Anne durant les deux années d’enfermement et de lutte pour sa survie.
Je ne peux te cacher que j’ai parfois baissé mon attention pendant l’écoute du livre-audio, du témoignage. Pas que le quotidien d’Anne ne fut pas intéressant, mais comme dans beaucoup de quotidiens, même reclus (surtout reclus d’ailleurs), la vie semble lente et répétitive. Pour le coup, pas de fioritures romancées, mais nous vivons avec Anne, au cœur de sa vie certes monotone mais particulière. Je crois d’ailleurs que j’aurai préféré continuer à suivre encore longtemps ce petit bout de vie, aussi quotidien puisse-t-il être.
Quand bien même j’en connaissais l’issue fatale, les pages blanches que tu laisses derrière toi, brutalement comme la vie s’arrête parfois, me laissent encore le cœur lourd. Ça ne s’invente pas, il ne s’agit pas d’une histoire que l’on veut à tout prix terminer, d’une bonne ou d’une mauvaise manière. Ça se termine, point. Anne nous emmène dans son quotidien, dans celui d’autres juifs. Puis elle nous quitte, elle s’arrête d’écrire, elle arrête de nous narrer son quotidien puisque lui-même n’existe plus.
Au-delà de son quotidien que j’ai tenté de comprendre, j’ai surtout pris en pleine face la brutalité de la vie, de la mort, malgré la conscience que j’avais de cette brutalité, de cette fatalité, avant de parcourir tes pages, Kitty.
Que tes pages apportent au moins de cette conscience.
Bien à toi, Muriel.