Alexandre VS Rome, Round One, Fight.

J'avais eu le plaisir précédemment de lire un ouvrage fortement concentré en hellénisme, le très agréable à lire Seigneurs de l'Olympe de l'ibérique montant Javier NEGRETE.
Ce dernier ayant aiguisé mon appétit de lecture de ce subtil et original mélange de Mythologie et de Fantasy, j'ai eu l'envie de prolonger l'expérience en m'essayant à un autre de ses ouvrages, plus ancien : Le Mythe d'Er ou le dernier voyage d'Alexandre.

Ce titre rappellera peut-être à certains, un épisode de la République de Platon, la fin du livre X pour être précis, où est relaté le voyage d'Er vers un lieu divin. Ce récit représentant une sorte de parabole, l'idée est anachronique, du paradis et de l'enfer.

Ceci étant dit notre histoire commence juste après la conquête de l'arrogante Rome par Alexandre le Grand. L'uchronie du récit se fait ici, ce dernier étant normalement mort 5 ans auparavant à Babylone, de maladie, ou d'empoisonnement.
Ce qui m'amène à vous parler d'Euctémon, médecin qui sauva Alexandre de son empoisonnement, et à qui une prophétie révéla : « Tu deviendras un homme et ton seigneur un dieu » message hautement sibyllin s'il en est.
Ce dernier deviendra l'ami intime, le confident, le compagnon de route, témoin très humain de la formidable expédition que son empereur va entreprendre. Ce voyage périlleux vers l'inconnu, en remontant les terres barbares des Gaules et de Germanie, vers l'Hyperborée, grosso modo le Pôle Nord, qui selon Platon serait l'axe autour duquel le monde tourne, et qui censément abriterai une colonne de lumière remontant vers le ciel, dans le Temple du Destin où siègent les Moires (Les Parques), où Alexandre s'imagine acquérir immortalité et statut divin.

Nous avons là un ouvrage de S-F, mélangeant sans vergogne, et je vais l'avouer dès maintenant sans suspense, avec brio, les sous-genre de l'uchronie, de l'épique, de la Fantasy, ainsi que du conte philosophique...vaste programme donc, et belle idée. D'autant plus que l'auteur s'est mis en tête de faire tenir le tout en 180 pages...
Si l'ensemble et réussi, car l'on entre immédiatement dans le récit, à la fois par sa forme accessible, intelligente, et poétique, que par le fond, captivant et original.
Je ne peux m'empêcher d'émettre une réserve sur la fin du livre, qui si elle livrera la réponse essentielle à l'oracle dont Euctémon eut la révélation, me semble vite expédiée, trop lapidaire et donc facile, comme pour amener une conclusion rapide et quelque peu déroutante par rapport au questionnement évoqué et à toute la réflexion qu'il aurait pu soulever.
Mais il serait dommage de s'arrêter à cela, l'ouvrage étant captivant de bout en bout, réservant quelques surprises totalement inattendues et fort jubilatoires, et je reste persuadé que selon la sensibilité du lecteur cette fin aura une toute autre couleur.