Autopsie d'un point de bascule

Passé un 1er chapitre un peu aride, où de nombreux noms des politiciens de 1940 se juxtaposent pour un lecteur pas forcément averti, la plume agréable de cet historien décrit et explique les défaillances institutionnelles et les motifs de la léthargie qui ont conduit, le 16 juin 1940, à demander à l'Allemagne les conditions de l'armistice.

Cette date-clé, selon l'auteur, incarne et entérine l'ensemble des éléments politiques, intellectuels, culturels, moraux, qui ont conduit à la défaite et à la résignation.

Un livre riche et profondément éclairant, qui aborde les failles et le dévoiement de la 3e République, le pacifisme et la lassitude qui mènent la population à accepter avec soulagement l'armistice sans s'intéresser à ses conditions, le dramatique aveuglement des élites politiques quant à la véritable teneur du national-socialisme allemand, surtout : les partisans idéologiques de l'armistice en 1940 paraissent inconscients de l'aspect idéologique de la lutte contre l'adversaire.

Est également abordé le rôle des protagonistes, leurs opinions et arrière-pensées : Paul Reynaud à bout de forces, le fossoyage institutionnel orchestré par Pierre Laval et le Maréchal Pétain, mais aussi le début d'une régénération du système politique à travers Jean Monnet et de Gaulle...