Lecture qui souffre, comme tant d'autres d'une lecture post-visionnage du film.

Très bon roman initiatique, et magnifique roman policier historique, l'écriture d'Eco, érudite, belle, rend l'ouvrage passionnant de bout en bout.

J'ai été un peu déçu pourtant par la forme de l'ensemble, sa linéarité narrative, sa construction très classique, j'en attendais plus a ce niveau là. Le choix du Latin non traduit, même en note, pour pas mal de passages est aussi un choix dommageable, un peu stalinien, et ne semble servir qu'a mettre en avant l'érudtion de l'auteur, et la non érudition du lecteur lambda tel que je suis, peut être pour essayer de poser l'image d'un livre qui te regarde de haut. Mouais. Sur la longueur du livre, ça n'impressionne guère, en fait, et ça frustre surtout. Le reste se lit étonnement facilement, le style étant clair et comme la narration est linéaire, à part du vocabulaire parfois abscon, tout est intelligible facilement - la réputation de livre "dur" est parfaitement usurpée ici, image sûrement répandue par les passages latins non-traduit qui parsèment le livre.

A noter que J.J Annaud, a vraiment fait ici une très bonne adaptation du livre, et a su en tirer presque une beauté et une grandeur humaine supplémentaire, en rassemblant dans le monologue d'Adso vieux, à la fin, le "je n'ai jamais connu son nom" si magnifique à mes yeux, chose que Eco avait plutôt dilué, centrant son livre sur la foi, et sur son débat théologique sur la place de la comédie vis a vis de la foi.

Reste aussi, a la lecture le personnage de Guillaume, magnifique s'il en est, mais un peu anachronique : comme balancer un érudit des Lumières en plein 14eme siècle, ce qui rend la joute intellectuelle un peu biaisée, et qui fait lutter modernisme et obscurantisme moyenageux, dans un combat un peu inégal (pragmatisme intellectuel, raisonnements qui dénotent une appérciation des sciences humaines plus moderne, et de la psychologie, du "doute", étonnant, du peu que je connais, pour un Franciscain) - . Solution un peu "facile" je dirais, de la part de l'auteur.
Zbah
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le 10 mars 2012

Modifiée

le 22 sept. 2012

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Zbah

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