Le Parfum par Frán

Contrairement à beaucoup je suis passée entre les mailles du filet et ai échappé à la lecture du parfum lors de ma scolarité. J’ai donc ouvert pour la première fois le chef de Süskind non avec la résignation d’un ado qui se voit imposer un énième bouquin soit disant incontournable de la littérature, mais avec l’excitation d’une adulte qui goute à la (trop rare) joie de pouvoir découvrir un chef d’œuvre classique. Le parfum, c’est d’abord un livre très bien écrit. Et moi, les livres à la phrase ciselée et au vocabulaire recherché, je trouve ça assez jouissif, il faut le dire. Il part donc avec une grosse longueur d’avance dans mon appréciation. Mais le parfum, c’est surtout un univers reproduit à merveille : celui des rues de Paris (et de Grasse) au XVIIIème, si bien rendu qu’on n’a aucune peine à s’imaginer arpentant les ruelles crasseuses et sombres de la capitale de l’époque (une prouesse quand on sait que le livre a été écrit en 1985), mais aussi celui de l’odorat, sujet central du roman. Je dois avouer que les passages où l’action se passe chez les parfumeurs me laissaient avec une envie furieuse de me précipiter dans le sephora du coin pour sniffer toutes les bouteilles de parfum, à défaut de pouvoir tout plaquer pour devenir carrément parfumeuse au XVIIIème. Au final, la seconde partie du roman pêche un peu par quelques longueurs, mais Le parfum reste assurément un livre tout à fait excellent qui a une place bien méritée dans la liste des livres qu’il faut absolument avoir lu avant de mourir