Le Périple de Baldassare est le 7è roman d'Amin Maalouf, et le second que je lis après Samarcande. Publié en 2000, il suit de 4 ans Les Échelles du Levant. Alors que Samarcande était un assez petit livre, celui-ci fait presque 500 pages.

Baldassare est un négociant en objets rares établi à Gibelet, en Libye, non loin de Tripoli, alors partie de l'empire Ottoman. D'origine Génoise, sa famille s'est installée là plusieurs siècles avant lui. Il a déjà été marié, jeune, avec Elvira, un mariage arrangé qui s'est terminé par la mort de la femme, puis il a passé la plus grande partie de sa vie seule à s'occuper de ses deux neveux, les fils de sa sœur Prudence qui travaillent avec lui à la boutique d'objets rares. Il se trouve alors qu'un homme qu'il connaissait lui offre un livre très recherché qui prétend contenir le nom secret de Dieu alors que pour beaucoup la fin du monde approche. Cet homme meurt, puis un noble français vient lui acheter le livre et part en direction d'Istanbul. Baldassare finit par regretter de lui avoir venu le livre, qui est sans doute à l'époque le livre le plus recherché du monde, sans même y avoir plongé les yeux. Il décide alors de partir à la recherche du livre.

L'accompagnent dans ce voyage ses deux neveux, son assistant ainsi qu'une compagne de voyage inattendue, la femme qu'il aurait voulu épouser dans sa jeunesse mais qui préféra se parier avec un bandit qui a fini par l'abandonner à son triste sort.

Alors que Samarcande était concis, écrit dans un style soutenu, net, précis, ce Périple est écrit dans un style tout différent. L'auteur prétend que les 4 chapitres qui le composent sont autant de carnets de voyage du marchand. Ils sont donc écrits comme un journal de bord à la première personne. Cela donne des chapitres assez courts et beaucoup de répétitions. Toutes les journées de Baldassare ne sont pas passionnantes, mais il y a tout de même quelques événements qui arriveront à maintenir le lecteur éveillé. Les thèmes abordés sont ceux de la fin du monde, en cette année 1666 où se déroule l'histoire en écho à l'année 2000 où est publié le roman, époque à laquelle certains croyaient aussi à la fin du monde. Fin du monde, et Dieu bien sûr, et le fameux livre sur le 100è nom de Dieu.

Ce livre, s'il a des aspects sympathiques est loin d'être réussi. Il m'a fait penser à plusieurs moments aux Nuits de la peste de Pamuk qui est loin d'être mon préféré, comme le savent mes lecteurs les plus assidus, par sa dimension apocalyptique. D'ailleurs Pamuk et Maalouf ont bien des points communs et leurs livres également. Je reviendrais peut-être la-dessus ultérieurement. Samarcande , qui avait la particularité comme dans ce livre-ci d'avoir un livre au centre du récit, comme fil conducteur, comme MacGuffin, était bien plus réussi, et je donnerais prochainement une autre chance à Maalouf qui est loin d'être un mauvais bougre.


Vraie note : 6,5/10

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le 21 mai 2024

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