Un tome frustrant des aventures de Fitz pour deux raisons.


Sur la forme déjà, le découpage de l'édition française, cassant l'équilibre de l'intrigue. Robin Hobb a de fait rédigé un tome de conclusion volumineux du premier cycle de l'Assassin Royal regroupant dans l'édition de Pygmalion (éditeur aux pratiques décidément détestables) les tome 4 - 5 et 6. Donc là en fait, vous lisez le premier tiers de la dernière aventure de la jeunesse de Fitz. Un début lent comme Hobb les aime, et pas de fin au bout.


Deuxième raison, liée à la fin du tome précédent, tout l'univers de Fitz a changé.


Les intrigues de châteaux se sont achevées avec sa fausse mort, des personnages récurrents disparaissent et ne reviendront plus... L'ambiance si particulière de Castelcerf, tout en complots feutrés et recoins sombres n'est plus. Place à une histoire où Fitz se reconstruit, tant physiquement que psychiquement, pour enfin se poser des questions sur le but même de son existence. L'adolescent s'achève et laisse place à l'adulte se débattant pour être maître de sa vie et plus un pion entre les mains des puissants, alliés ou ennemis.


Car c'est la grande innovation de ce tome. Fitz n'obéit plus aux ordres. Il n'en reçoit plus. Le voilà lâché dans la nature par ses anciens maîtres, Burrich et Umbre, le voilà seul aux commandes de son existence. Lui et Œil de nuit. Les implications du Vif se font sentir, tandis que les dangers de l'Art rôdent toujours tapis dans un coin de son esprit...


Robin Hobb prend de fait des risques, innove en nous proposant un long voyage introspectif et ferrailleux de son héros... En tant que tel le tome version française est de valeur moindre par rapport à ses prédécesseurs, d'où la note. Pensé comme l'introduction du premier tome en version originale (disponible en français sous le titre La citadelle des ombres T2 que je vous recommande chaudement), il est bien plus intéressant, car il distille les causes des réactions de Fitz dans la suite de son aventure jusqu'à son épique conclusion...


Et comme toujours, la traduction A. Mousnier-Lompré est magnifique, je ne me lasserai jamais de l'écrire.

Hypérion
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le 8 mars 2012

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