Un bon vieux Wiki vous dira qu'au théâtre, le quatrième mur désigne un « mur » imaginaire situé sur le devant de la scène, séparant la scène des spectateurs et « au travers » duquel ceux-ci voient les acteurs jouer. Voilà. J'avais pas ouvert le livre, que j'avais déjà appris quelque chose.
Et le reste du livre est dans la même veine. J'avoue que sur la guerre du Liban, je peux dire que j'étais complètement inculte même si l'analogie entre un lieu ultra bordélique et la ville de Beyrouth est passé dans le langage populaire. Donc à part savoir que ç'avait été une belle boucherie (comme toutes les guerres), je n'en savais pas plus. Dans ce roman, on apprend beaucoup sur les tensions de l'époque, et on touche du bout du doigt une toute petite partie du cauchemar que ces gens ont vécu.
Mon seul conseil pour ne pas être dépassé par l'ampleur des parties en présence est de se documenter au préalable sur cette guerre car j'avoue avoir été perdu plus d'une fois entre les palestiniens et les chrétiens, les israéliens et les phalangistes, les druzes et les chiites, etc...
Maintenant, pour avoir écouté l'auteur, plein d'humilité, il ne prétend pas rédiger l'histoire de cette guerre, mais juste une infime partie, sur base de son expérience personnelle en tant que reporter de guerre. Il nous dit pourquoi selon lui une guerre civile est encore plus horrible qu'une guerre entre 2 pays, entre 2 armées, entre soldats. Ici c'est un peuple qui s'affronte, en n'épargnant ni les enfants, ni la jeunesse et ses projets, ni la vieillesse et ses sages, ni les mères et pères de familles, ni personne. L'auteur nous explique que toute sa carrière il a voulu faire son rôle de journaliste à savoir parler de la souffrance des autres, écrire les larmes des victimes. Si bien qu'il en a oublié de parler de sa propre souffrance d'avoir été témoin si longtemps de tant de souffrance et ce livre est son exutoire. On peut dire que c'est réussi, on souffre et on pleure à sa lecture.
Une histoire vibrante, parfois crue, souvent violente, émouvante, cruelle, mais nécessaire et utile.