L’histoire est riche et complexe : Lear, le vieux roi d’Angleterre, décide de séparer son royaume entre ses trois filles en fonction de leur amour. Cordelia, la cadette, refuse la flagornerie, dit à son père qu’elle l’aime « comme il se doit » et se retrouve répudiée. Kent, le conseiller du roi qui a pris sa défense, est banni. Mais les deux soeurs aînées, faisant fi de leur promesse d’amour, se retournent contre leur père et l’abandonnent aux vents mauvais. Mais Kent s’est déguisé et protège son roi, tandis que Cordelia revient à la tête des armées de son époux, le roi de France, pour protéger son père. Comme en écho, on assiste également à la trahison d’Edmond, fils bâtard du duc de Gloucester, qui fait mourir son père et chasser son frère légitime.
Il fallait s’appeler Shakespeare pour faire tenir trois intrigues en une seule tragédie, et les faire se rencontrer dans un final en apothéose. Plongé dans cette pièce sur l’amour et de la loyauté familiale, il est difficile d’échapper aux sentiments que l’auteur veut faire naître en nous : horreur, crainte, rire et parfois même un peu de pitié. Le suspens et les retournements de situations rendent la pièce vive, et l’amènent à traverser les décennies sans aucun soucis de modernité.
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