A en juger les différentes critiques, Le Sermon sur la chute de Rome semble ne pas laisser indifférent. Il y a ceux qui adhèrent à la richesse stylistique de Jérôme Ferrari et les autres, qui lui reprochent d'en faire trop pour finalement ne porter aucun message. Pour ma part, je ne parviens pas à choisir mon camp et je reste très mitigé sur cette oeuvre.
L'écriture est effectivement très riche, Jérôme Ferrari maîtrisant la langue française à la perfection. En revanche, il a la fâcheuse tendance d'user et abuser de la virgule et du point-virgule. Ces phrases interminables finissent par lasser et sonnent faux. On se rend compte que le style ne colle pas à l'histoire et à la trivialité des événements contés, tout cela est artificiel. La démarche esthétisante de l'auteur me semble ici à la limite du snobisme.
Sur le fond, cette histoire de descente aux enfers de deux jeunes idéalistes déçoit par sa naïveté et prête à sourire par le pédantisme de son parallèle avec Saint Augustin. Tout est fait pour qu'on croit aux personnages et aux événements, mais la mise en perspective avec le sermon sur la chute de Rome laisse pantois, tant il semble artificiel.
On se retrouve finalement face au récit de la lente descente aux enfers de deux jeunes idéalistes confrontés à la faiblesse et à la bêtise humaine. Mais, de mon point de vue, rien qui ne justifie un Prix Goncourt.