Le Tour du monde en 80 jours par AGipsySpirit
Plusieurs années après avoir voyagé au centre de la Terre, voilà que je me décide à en faire le tour, mais toujours avec Jules Verne.
Un gentleman anglais, Phileas Fogg, membre du Reform-Club est en vive discussion avec ses compères. Le sujet de cette discussion? Un article dans un journal affirme que le tour du Monde est possible en 80 jours. Seul Phileas Fogg soutient cette théorie et prend le pari de réaliser cet exploit (je rappelle que c’est au 19e siècle), mettant toute sa fortune en jeu. Il fera se voyage avec Passepartout, son domestique français qu’il a engagé quelques heures plus tôt avant de faire ce pari fou et qui, le pauvre, n’aspirait pourtant qu’à la tranquillité après avoir tant vécu et voyagé au cours de ces dernières années.
Avant d’entamer la lecture du Tour du monde en 80 jours, j’avais oublié ce qui m’avait tant enthousiasmé dans Voyage au centre de la Terre, il ne m’a fallu que quelques pages pour retrouver la mémoire. Jules Verne arrive à créer des personnages singuliers, sans jamais tirer dans la caricature, chacun, à leur façon, sont plus extraordinaire les uns que les autres. Phileas Fogg dont la vie est réglée à la minute près est doté d’un calme (flegme britannique?) ahurissant malgré les situations parfois très cocasses qui se présentent à lui. Son domestique par contre, est son opposé, et par conséquent, son complémentaire. Voyez, Phileas Fogg pourrait être le bleu, couleur de la sagesse avec un grand sens de la justice. Passepartout lui pourrait être le rouge, fulminant de fureur par moments mais toujours passionné.
L’autre point fort, c’est évidemment ce récit d’aventures absolument incroyables, riches en rebondissements et en suspens, Jules Verne parvient à nous transporter de continent en continent, nous faisant voyager avec les héros du récit. Bien que le temps soit très précieux à ceux-ci et qu’on pourrait penser l’histoire monotone, Jules Verne joue très bien avec le rythme, seules quelques descriptions trop détaillées sont superflues et peuvent parfois fatiguer un peu le lecteur, mais rien de grave.
Ce livre est aussi un bel exemple de la croyance que l’écrivain français avait sur la cohabitation entre l’homme et la machine. Phileas Fogg et Passepartout vont en effet utiliser tous les transports disponibles pour réaliser ce fantastique voyage, train, paquebot, bateau, voitures, tout y passe. Mais si ici l’auteur nous transcrit une cohabitation saine dont l’Homme ne peut tirer que des bénéfices, je serai curieuse d’avoir son avis sur notre société actuelle, qui plus que de profiter de la mécanisation, en est devenu complètement dépendante.
En refermant ce livre on n’a qu’une seule envie, se replonger vite dans une des extraordinaires aventures sous la plume de Jules Verne.