Le Vieil Homme et la Mer par Aunbrey

Livre lu en VO.
Classique de la littérature américaine, j'ai mis beaucoup plus de temps que ce à quoi je m'attendais pour lire ce très court roman. Il me fallut attendre les quarante dernières pages pour apprécier un peu plus ma lecture (sur une centaine de pages, ça fait quand même plus de la moitié du livre qui m'a semblé bien long).
Je ne suis déjà pas une grande fan de pêche en temps normal alors autant dire que le vocabulaire relatif à la mer, au bateau et au matériel de pêche m'a paru bien compliqué et je n'en ai pas retenu un mot. J'étais sans cesse obligée d'aller voir dans le dictionnaire pour tenter de m'imaginer la scène dans ma tête, procédé qui d'ordinaire s'impose immédiatement à moi dès l'instant où je commence à lire un chapitre.
L'histoire m'a paru très longue à réellement commencer car c'est beaucoup de répétitions mises les unes derrière les autres afin de mettre en avant la persévérance du vieil homme. Il ne se passe pas grand chose (voire rien), si ce n'est le vieux pêcheur qui se parle bien souvent à lui-même (d'ailleurs, ses dialogues entre pensées et paroles à voix haute donnent parfois l'impression qu'il a un dédoublement de la personnalité) dans l'attente et l'espoir d'attraper un poisson. Toute cette première partie du roman est, au premier abord, difficile à apprécier car elle est vraiment longue et redondante et même lorsque le pêcheur atteint enfin son but, on en revient encore et toujours à l'attente insupportable et sans fin du prédateur voulant épuiser sa proie. Cette première partie prend néanmoins tout son sens et gagne en importance (et en respect éprouvé par le lecteur) une fois que la seconde partie débute. Alors que durant les cinquante premières pages, j'en étais venue à m'ennuyer en compagnie du pêcheur, la seconde partie ne me laissa pas de marbre. Il est impossible de ne pas sympathiser avec ce pauvre vieillard qui voit tous ses efforts réduits à néant, qui voit tout son travail lui filer entre les doigts, totalement impuissant. La première pensée qui vient en tête est : « Ce n'est pas juste » et en effet, ça ne l'est pas mais c'est ainsi que fonctionnent les lois de la nature et l'Homme ne peut, malheureusement, rien y faire à part subir. C'est dans cette seconde partie qu'on se rend compte du courage et de l'incroyable sang froid dont fit preuve le pêcheur au court de ces quelques jours passés en mer. On se rend compte alors que c'est un personnage avec une grande force intérieure, patient et obstiné, brave et entêté.
Cette histoire nous montre que la persévérance finit toujours par porter ses fruits, que ne pas abandonner est primordial et sera toujours récompensé mais elle nous apprend également qu'il faut savoir se résigner quand vient le moment, quand on a tout tenté. Le plus important est d'avoir essayé, donner tout ce qu'on avait en nous dans l'exécution d'une tâche, se dépasser pour arriver à ses fins et ne jamais désespérer.
En conclusion, cette courte histoire est riche en leçons de vie et a ouvert la voie à un nouveau genre d'écrit. La première partie peut sembler terriblement longue et barbante, c'est dans la seconde partie qu'elle prend tout son sens et qu'on apprécie vraiment ce qu'on a lu. J'ai été émue et triste quand sont arrivés les dernières pages même si durant une grande partie, j'avoue avoir trouvé le temps bien long.