Un document exceptionnel. C’est un roman écrit en 63 et traduit pour la première fois en français. J’ai découvert que dans les années 60 il existait en France une diaspora d’intellectuels noirs américains qui fuyaient la ségrégation raciale. On compte parmi eux Richard Wright mais également donc William Gardner Smith.
L’auteur raconte à travers le personnage de Simeon, un journaliste noir américain exilé à Paris, le bonheur de vivre dans un pays universaliste, détaché du racisme américain et puis le désenchantement en découvrant le racisme dont font preuve les Français et surtout la police envers les Algériens en pleine guerre d’Algérie. L’auteur dresse le parallèle qui devient de plus en plus évident au fil du roman entre la ségrégation raciale américaine et le sort réservé aux musulmans vivants en France. C’est glaçant (le roman se termine d’ailleurs par le massacre du 17 octobre 61) mais également extrêmement pertinent et visionnaire.