Somewhere over the wormhole

Depuis le 11 septembre et la guerre contre les talibans, les Étasuniens se sont dotés de nouveaux satellites artificiels capables d'explorer les profondeurs de la terre afin d'y débusquer les anfractuosités où des terroristes seraient capables de se dissimuler. Du Pentagone, c'est le colonel Jim Conrad qui dirige les recherches. Lorsqu'on lui demande de regarder une région du Canada, il est plus que surpris, mais pointe les yeux du ciel sur l'endroit indiqué.

Quelle ne sera pas sa surprise de découvrir que le sol renferme un artefact parfaitement sphérique et de deux kilomètres de diamètre. Après cela, allez vous étonner que le pôle nord magnétique se déplace... L'armée commence donc ses recherches, mais il semble qu'une taupe informe les journalistes au fur et à mesure des découvertes. Jim décide donc de s'entourer de gens de confiance. Tout naturellement il s'adresse à son ex-femme, Laura Muñoz, une physicienne de talent qui, accompagnée de son assistant le jeune surdoué Neko, travaille sur une version révolutionnaire d'ordinateur quantique.

Laura n'a communiqué à personne qu'elle souffre d'un mal qui peut la tuer si elle n'est pas soignée à temps. Mais la recherche occupe toute sa vie. Elle risque de tout perdre. L'équipe montée par Jim et qui part pour le Canada se compose également de biologistes, d'ingénieur, d'un petit génie de la robotique et, bien sûr, de militaires.

Là-bas, c'est une base entière qui les attend. L'exploration de la géode permet de découvrir qu'elle renferme un trou noir ou du moins ce qui y ressemble étrangement. Si c'était le cas, l'ouvrir entraînerait la destruction de la terre et de tout ce coin de la Voie Lactée. Le nouveau parti au pouvoir au Canada ne souhaite pas que les Américains restent sur leur sol. Aussi Jim et ses hommes reçoivent l'ordre d'ouvrir d'urgence l'artefact.

Malgré l'opposition de Laura et de Neko, ce sera fait, mais les choses ne se dérouleront pas comme prévu. Il y aura même un meurtre sur la base. Œuvre de la taupe ou d'un autre personnage ? Toujours est-il qu'ils vont être confrontés à une des plus grandes énigmes de l'univers et qu'ils devront voyager dans l'espace et le temps pour rétablir l'ordre universel.

On remarquera l'absence de remerciements dans ce roman. Les notions scientifiques évoquées, même si certaines sont de simples théories, ont donc été recherchées et assimilées par l'auteur qui a su en faire un excellent usage. Ainsi, il nous livre une vision du Big Bang des plus saisissantes. Tout autant, du moins, que celle, métascientifique, de nos jumeaux prognathes et télévisuels.

Le style de JuanMi reste agréable et de courts chapitres permettent au lecteur de ne pas perdre pied dans cette histoire aux aspects scientifiques parfois un peu trop techniques pour l'humble béotien que je suis. On retrouvera au fil du texte quelques allusions à des œuvres de la science-fiction. Le reproche qui pourrait être fait est que la fin de l'histoire principale est trop grandiose pour de pauvres petits terriens, mais c'est dans la veine du genre. Enfin, une conclusion pleine de poésie nous attend et rend hommage à un des auteurs qui a donné l'envie d'écrire à JuanMi. Une fois encore, Yoz a réalisé une couverture superbe pour cet ouvrage. Ce roman constitue un nouveau grand voyage que nous propose Juan Miguel Aguilera et un bon moment de lecture pour un texte qui a un goût proche et la naïveté propre aux classiques du genre.