Le froid modifie la trajectoire des poissons par gildrouville

Pour être franc, à peine le 1er chapitre lu, je me suis demandé si j’allais continuer. En fin de compte, je l’ai terminé et quand j’ai fermé le livre, je me suis dis : »Déjà ! ». Comme quoi, il faut savoir dépasser les préjugés.

C’est un huis clos météorologique. Des habitants d’un même quartier, des voisins qui se protègent derrière les portes de leurs appartements, se retrouvent coincés par une pluie verglaçante qui bloque tout Montréal.

Il y a le narrateur, un jeune garçon, dont les parents viennent de lui pourrir son Noël en lui annonçant leur séparation; la voisine, Julie, danseuse exotique; Alex, l’ami du narrateur, une petite frappe dont le père alcoolique a pris les homo et les juifs comme responsables de son mal de vivre, Boris, un étudiant russe qui ne vit que pour sa thèse dont ses poissons sont les acteurs principaux et un couple d’homosexuels qui n’ont pas fait leur coming out. Voici les personnages, la pièce peut commencer. Car on retrouve les éléments d’une bonne pièce de théâtre avec mise en place de la situation initiale, l’annonce du problème, son règlement et le retour à la normal… en mieux.

L’auteur, Pierre Szalowski, pose ses personnages sur la glace de leur vie et attend de voir s’ils se maintiennent, s’ils tombent et s’ils se relèvent. Certains se ramassent de sacrées gamelles aussi bien au premier degré, comme le père du narrateur, qui revient avec deux bras dans le plâtre, ou de manières plus métaphorique comme Alexis, alcoolique plein de préjugés et d’amertume et qui va cependant faciliter le coming out des ses voisins d’en face.

Il y a de jolies choses dans ce roman, des moments où l’on s’arrête pour relire un passage, une formule bien trouvée : » La nature humaine se révèle dans la merde. »

J’ai adoré la naïveté de l’étudiant russe qui ne voit pas cette voisine, objet de désir pour tant d’homme, tellement il est absorbé par ses poissons sur lesquels repose sa thèse. Même lorsque Julie se glisse nue dans la baignoire, Boris s’inquiète de la modification de la trajectoire des bestioles.

Bien sur, ce qui compte pour le narrateur, c’est que ses parents se remettent ensemble et n’essaient pas de se le partager comme ils le font avec le canapé. les dégâts causés par la pluie verglaçante vont leur donner l’occasion de se rappeler pourquoi ils s’aimaient et malgré le froid, de rallumer le feu de cette passion.

Je l’ai dit, c’est une happy end à l’accent québecois. Elle est pour tout le monde. Je vous laisse découvrir comment se termine les histoires des autres protagonistes.
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le 6 janv. 2013

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