Attention, très légers spoilers dans cette critique, mais rien de méchant.

Le Manoir Messakine. Rien que dans ce titre, on sait que l'on a affaire à David Verdier et son goût pour les noms bizarres.

Dans la continuité de ses autres romans, on retrouve donc Paul Kestevan, chargé d'une nouvelle enquête étrange. Si l'enquête est bien policière, l'intrigue ayant donné son nom au roman possède, comme son prédécesseur (Et la malédiction s'abattra sur la ville), un parfum de mystère, de fantastique, qui est très appréciable, et permet de vraiment accrocher aux investigations. Comme toujours, on sent l'influence de Conan Doyle ou Agatha Christie, mais si elles étaient évidentes dans son premier roman, David Verdier à su dès le second trouver sa propre marque, et distillé plus finement ces influences.

L'intrigue secondaire est finalement celle qui prendra le plus de place, ce qui est un mal pour un bien. Retrouvant à nouveau un côté historique, le récit conte un fait méconnu de l'Histoire locale : la venue de Charles Baudelaire à Châteauroux. Si le traitement relève purement de la fiction, cette interrogation quant au passage d'un tel personnage intrigue, et on se plait à imaginer que la raison évoquée dans le roman soit possible. Mais ce n'est pas Baudelaire qui sera l'invité d'honneur de cette enquête parallèle, mais Le Colonel, comme le laissait présager la fin du troisième tome des aventures de Kestevan. Concernant ce personnage, je suis ravi de l'évolution de ce dernier. Le personnage devient bien plus complexe et gagne véritablement en intérêt. Voici pour le bien. Quand au "mal", il ne s'agit que d'une petite déception quant à cette intrigue historique, que j'aurais voulue voir plus développée.

Elle n'en est cependant pas mauvaise, pour la simple et bonne raison que le style Verdier, depuis le début, vise l'efficacité. Efficacité dans la forme comme dans le fond. Le portrait brossé des personnage permet de s'en faire une idée précise, les intrigues ne se perdent pas en rebondissements inutiles, tout est fait pour accrocher le lecteur facilement, et ça fonctionne.

La psychologie des personnages est présente elle aussi, dans ce même style efficace, et elle prend même une autre tournure. J'évoquais plus haut le Colonel, mais Rachel Visatine, l'amour de Kestevan, et Alexandra, son assistante, gagnent toute deux en épaisseur, ce qui est un vrai plaisir. Les relations entre ces personnages sont au coeur de l'histoire, et ce gain de psychologie profite grandement au récit.

Récit qui se termine sur le sort incertain de l'un des personnages, mais là dessus, je n'en dirait pas plus.
Matondia
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le 7 nov. 2014

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