Le pouvoir de l'or blanc - Les chroniques de Thomas Covenant, tome 6 par BenoitH

Les écrits de Stephen Donaldson laissent rarement indifférents. Les uns trouvent ça lourd, pompeux et inintéressant, tandis que les autres savourent toute la dimension psychologique qu'il insuffle à ses personnages.
Avec Le pouvoir de l'or blanc, sixième et dernier tome des Chroniques de Thomas Covenant, force est de constater que rarement la souffrance du héros aura été autant partagée par le lecteur. L'intrigue évolue de manière lente, comme si l'auteur pensait à ses idées au fur et à mesure qu'il les écrivait et malgré tout, on sent bien que le tout procède d'une logique clairement construite. Les paroles prononcées dans les tomes précédents trouvent ici toutes leurs implications et on sent que le cycle a été clairement conçu dès le départ.
Seulement, la lecture s'avère ardue, tant à cause du comportement du héros que de la progression graduelle de l'intrigue. À l'instar du personnage principal, opposé à un mal qui le surpasse largement, il faut s'accrocher pour voir où l'auteur nous emmène. Pourtant, lorsque l'intrigue atteint son noeud et sa résolution, on se surprend à regretter d'y être arrivé, comme si on souhaitait prolonger encore un peu le plaisir de la lecture. Pire : la manière dont se résout l'action vous fait oublier la persévérance dont vous avez dû faire preuve et se révèle à la hauteur de vos attentes, quand elle ne les dépasse pas. Il est juste regrettable d'attendre aussi longtemps pour avoir de telles envolées.
Quant aux héros, si vous aimez les tourments psychologiques, vous allez être servi : qu'il s'agisse de Thomas ou de Linden, tous deux portent un lourd passé et les contradictions qui les agitent ne cessent de jeter le doute sur leurs motivation et leurs choix. Avec eux, le comportement n'est jamais lisse ou égal, mais fluctuant et surprenant. Une raison de plus de s'accrocher pour suivre peu à peu l'évolution de ces deux personnages.
Au final, une histoire longue comme un voyage, sauvée par ses dénouements surprenants et qui, une fois refermée, vous amène à penser que, décidément, une deuxième lecture ouvrira peut-être de nouvelles perspectives. Ou, à tout le moins, le plaisir de retrouver l'univers si particulier du Fief.
BenoitH
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le 4 mai 2011

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BenoitH

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