Une horreur. Si je partais avec un bon à priori sur ce livre, étant adepte du genre « romance niaise et mignonne pour ado », et que le theme abordé, la maladie, en plus du lieu de rencontre inhabituel, un hôpital psychiatrique, me tapaient à l’œil aux premiers abord, c’est un coup de pied dans le rectum que je me suis reçue. Quoique j’aurai peut être préféré le coup de pied plutôt que de perde mon temps sur ce roman bon pour la cheminée.

Commençons par un point très noir, que je pensais surmonter au départ : la plume de l’auteur... enfin la plume, plutôt le gourdin trainé dans le purin de l’auteur. On se retrouve ici avec un langage terrible qui vous fera regretter tous les auteurs ou poètes cités dans ce livre. Si on nous cite du Rimbaud, du Victor Hugo, pourquoi un langage si pauvre ? Le personnage n’est-il pas sensé s’intéresser à la littérature ? Je veux bien qu’il parle comme un truand pour se donner un genre, pourquoi pas, mais pourquoi ses pensés sont elles aussi brouillon, mal écrites ? Il dit même à plusieurs reprises qu’il est bon en écriture et en dissertation... si le personnage ose affirmer ça, où est la confirmation ? Pourquoi est-ce que l’auteur écrit comme un pied ? Et on en parle, des chapitres inutiles (que j’ai passé d’ailleurs, si on peut suivre toute l’histoire d’un bouquin, même les détails, en sautant des chapitres c’est qu’il y a un problème quelque part, non ?), de l’auteur qui répète et répète en boucle les même choses ? Les citations de pages de livres, de listes ou de poèmes entier pour combler le vide (Comme le dormeur du val de Rimbaud, alors que le sujet du poème n’a rien à voir avec le sujet du livre... je ne comprend toujours pas pourquoi le choix de ce poème ?). Le roman dure 200 pages, et l’auteur ne parvient même pas à les rendre dynamiques, il comble et comble les trous avec des chapitres qui répètent la même chose et des citations, qui sincèrement, deviennent lourdes à la longue.
Je ne connais aucun autre roman de ce même auteur et n’ai clairement pas envie d’en savoir plus à son sujet, malgré l’éloge de sa plume dans d’autres critiques.
Mais s’il n’y avait que ça. Si l’histoire était convaincante, peut importe le style de l’auteur. On peut très facilement comparer ce style à « Le faire ou mourir » de Claire-Lise Marguier, et pourtant, j’ai adoré ce roman, malgré le style très simple (mais pas de détour et de chapitre inutiles comme ici). Je l’ai adoré car l’histoire était admirable, les personnages attachants. Ici... ici on n’a que du vent. Et une pincée d’homophobie. Et une pincée de sexisme. Et une pincée de philosophie clichée sur l’argent. Et d’un type qui tire la tronche constamment, violent et pourtant ridicule à souhait.

Car parlons en, du personnage principal, Hugo. Cette plaie. En plus du language à vous en crever les yeux, Hugo est detestable. Pourquoi ? Eh bien ... pour commencer tout en douceur, je vous présente Zach. Le personnage présenté comme « ami » de Hugo. Un personnage récurant, on suppose donc qu’il sera important... que dalle. Il est expédié à la fin comme s’il n’avait été qu’une traînée de poussière (et c’est pourtant le troisième perso le plus « important » du roman...). Alors Zach, pour le présenter rapidement, c’est un grand suicidaire, déjà plusieurs tentatives à son actif, il peine à trouver des plaisirs dans sa pauvre vie. Alors on se dit tous, en tant que bon être humain : « Hugo, en tant qu’ami, va le soutenir, lui glisser des petits mots d’encouragement et l’aider à remonter la pente ! » vous y avez cru ? Hugo, ce sac à purin, va le frapper ouvertement (enfin le prendre par le col et le secouer, appeler ça comme vous voulez cela reste une violence gratuite, et ce plusieurs fois tout le long de ces quelques 200 pages) , lui dire à chaque fois qu’il le croise (a chaque fois ! ) d’aller se tuer pour de bon (sympa quand ton pote est suicidaire) se moquer de lui physiquement, lui foutre des tapes dans le dos ou dans la tête, l’insulter, et plus particulièrement, je cite, en parlant de Zach : « Il était tout simplement habillé comme une tarlouze » (ça, c’était pour la pincée d’homophobie). Si on n’a pas ici un cas d’harcèlement crevez moi les yeux.
Mais si Hugo n’étais que méchant, detestable...
C’est niais. Le coup de foudre pour la demoiselle, du premier regard elle lui fout des frissons, il est fou amoureux. Mais bon, on nous explique à plusieurs reprises que si elle lui a tant tapé à l’œil, c’est surtout car elle est extrêmement belle, évidement. Mais c’est pénible. Hugo bouleversé par les yeux de Morgane, les cheveux de Morgane, ses mains et ... bordel c’est chiant. Je n’écouterai pas un pote qui me parle de son crush comme ça, alors pourquoi est-ce que je le lirais ? C’est tellement chiant. Chiant à mourir.

On finira avec la pseudo critique sur l’argent qui revient tout le temps : O là la, l’argent rend vicieux, les gens ne font que metro boulot dodo, ne prennent pas le temps de vivre, regardent trop la télé... au lieu de regarder les étoiles !

Ouah, bravo cher auteur, tu as trouvé ce sujet tout seul ? Comme c’est O-RI-GI-NAL.
Par contre le clodo macho et qui se bourre la tronche, lui c’est un vrai gars, lui il est intéressant (c’est Hugo qui le dit). Ce type qui dit, je cite : « Les femmes, tant que tu as du fric, elles sont là »... Je vous explique le problème ? ... Et Hugo qui acquiesce, qui le trouve trop cool. Ce clodo d’ailleurs s’est fait virer par sa petite amie car il buvait et avait pas de boulot. La maison était a elle, l’argent qu’elle gagnait finissait dans les boissons de Monsieur, et en plus de ça, ils étaient à peine ensemble, pas marié ni fiancé ni rien. C’est pas un peu logique qu’elle l’ai viré de sa vie ?

Enfin bref. J’ai rien compris à ce livre, aux intentions de l’auteur, qui me semble d’ailleurs être une personne detestable vu les propos de ce livre. Et encore j’en ai passé sous silence, c’est un tel ramassis de conneries en a peine 200 pages. Entre la mère qui se fait taper dessus mais on dit rien, Hugo qui regarde les nichons des filles et boit pour oublier qu’il est un sac a merde, Morgane qui est quasi transparente dans le roman, l’amour qui va trop vite, la fin ou tout le monde est content mais au final RIEN n’est réglé. La mère se fait toujours taper dessus, le père est toujours alcolo, le seul truc qui a changé c’est que Hugo est en couple. Youpi, super fin.

J’ai rarement autant détesté quelque chose. Tiens d’ailleurs, Maxence Fermine, comme tu l’as si bien écrit : « Lorsqu’un roman vous accroche, vous avez pas envie qu’il se termine. »

Le syndrome du Papillon, j’avais qu’une hâte, c’était de le fermer pour ne plus jamais le rouvrir.

LunaPurple
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le 7 juil. 2019

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