Sans doute l'une des dernières manifestations littéraires d'un authentique argot parisien et populaire; langage qui a disparu avec ceux qui en étaient les porteurs.
L'ouvrage risque donc bien de tomber désormais dans des oreilles sourdes à sa poésie ... Qui arpentera la Mouf contemporaine en comprendra fort bien les raisons. A la tienne Giraud !
"Aux Halles, il y a un circuit lumineux qui durerait un an à effectuer à pied, il faut le créer d'abord avant de l'exploiter, après ça va, chaque lumignon cligne de l’œil, c'est une invitation à la valse. "
"Les amoureux de Paris sont des Sioux sur le sentier de guerre, la cigarette qu'ils allument parfois, ver luisant entre ciel et terre, indique le chemin du retour. "
"Une lumière s’éteint, une autre s’allume et la remplace. La nuit a quelquefois aussi ses heures de fermeture. C’est ce qui est grave... "
"C'est en se frottant, une nuit, que Pierrot l'assassin s'était fait marquer en douce par une poupée, sa régulière tout simplement. Pierrot chassait dur dans une gosseline pendant que sa femme dévidait du ruban vers la Saint-Denis. Elle apprit l'aventure comme s'apprennent toujours les histoires de fesses, au cours d'une engueulade avec une voisine de persil. "
"Quelques mois avant sa mort, nous embauchâmes Fréhel la Grande pour venir chanter ses vieux succès. (...) En pantoufles sur des socquettes de laine rouge, en jupe noire plissée de fille des Halles, poings sur les hanches, dans un coin de la piste elle regardait la salle puis se tournait vers l'accordéoniste.
- Vas-y, minet vert ... "