Tu seras ma voix, je serai tes yeux.

« Elle pensait qu’aucun contact n’était aussi immédiat ni aussi intuitif que le regard. »


Elle n'est plus très jeune, ni particulièrement belle, cela fait sept ans qu'elle enseigne la littérature à Séoul. La chose est arrivée alors qu'elle avait dix-sept ans, le langage était devenu un organe détérioré, aucun son ne sortait de sa bouche. Vingt ans après, elle n'aurait jamais imaginé qu'une langue étrangère puisse briser son mutisme, le grec ancien avec ses règles compliquées.


Sa vue est instable, l'évolution est progressive, il porte des lunettes dont la correction est maximale. Les formes ne sont que des ébauches perceptibles que grâce à la force de l'imagination. Il donne des cours de grec ancien.


Une atmosphère étrange et envoûtante, lui, il est en train de devenir aveugle, épris de linguistique, il est terrifié à l'idée de se retrouver plongé dans les ténèbres. Elle, elle est devenue muette depuis des années, après une séparation difficile elle a perdu la garde de son enfant. A la faveur d'un cours de grec, ces deux êtres isolés par leur handicap vont se côtoyer et se lier peu à peu.
Un roman délicat, sensible, d'une tristesse infinie, pas vraiment facile à lire et d'un rythme très lent. Les six dernières pages totalement épurées ne sont que poésie.

feursy
7
Écrit par

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le 6 janv. 2018

Critique lue 130 fois

Yves MONTMARTIN

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