Je m'apesantirai moins ici que sur ma critique de la tombe des lucioles du même auteur. D'abord, ce second récit souffre du même défaut que celui cité précédemment, à savoir un rythme narratif qui n'est pas du tout maîtrisé. Tout les évènements s'enchaînent rapidement, le tout avec des ellipses qui font des aller-retour dans le passé puis au temps présent, parfois sans qu'aucune indication ne nous précise où on se trouve dans le plan du récit. Et je rappelle que la mise en page fait le strict minimum vu qu'on n'aura droit quà quelques retours à la ligne et c'est tout. Pas de d'aération du texte, pas de chapitrage, pas plus de découpage logique en rapport avec une unité de temps et de lieu. Bref c'est un peu le chaos. Et autant, j'avais pardonné cette faute dans la tombe des lucioles parce que ce style rendait finalement avec une certaine justesse le rythme effrené d'une course en avant pour échapper à la guerre, autant ici, ça n'a aucun intérêt, se ce n'est empêcher inutilement le lecteur de respirer un coup.

Le récit suit donc Toshio, un japonais qui retrouve sa femme et son fils qui reviennent de Hawaï, mais accompagnés de leurs voisins américain, les Higgins. Sauf que Toshio il a une méprise profonde de ces visages pâles, de ces démons sanguinaires, et ce encore une vingtaine d'années après la fin de la guerre. Régulièrement, il se fera des promesses d'être un hôte détestable pour ses invités, mais rien n'y fait, petit japonais bien serviable comme il faut, il se pliera aux quatres volontés de ses invités et surtout de monsieur Higgins pour qui il ira même jusqu'à trouver des prostituées de qualité. Plusieurs fois, Toshio se rappellera de son passé, à l'époque d'après guerre, qui lui vola son enfance et son adolescence à devoir vivre aux grés des rations distribués par l'armée, et du travail à accomplir afin de reconstruire une société japonaise alors à genoux sous la puissance de leurs dominateurs américain. Si lire un roman qui conspue l'amérique et leur peuple me donne évidemment le sourire aux lèvres par avance, la maladresse de la forme empêche de dévoiler le fond qui tient tant à coeur à l'auteur. Cette soumission assumée malgré une haine tacite de l'étranger qui ne ressort pas assez.

Reste que le récit se laisse lire rapidement et sans déplaisir, mais l'on ne peut s'empêcher de ressortir insatisfait de cette lecture dont on aurait aimé qu'elle nous laisse respirer, au lieu de nous bousculer pour passer à la suite à cause de cette mise en page étrange, où aucun blanc n'est permis. Ha ben du coup, c'est peut-être en rapport avec le thème tiens ?

Valoo24
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le 29 août 2022

Critique lue 174 fois

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