Les Anges Damnés de Caliban
"Les Anges Déchus" narre les péripéties des Dark Angel, la première légion de l'Empereur, à la suite directe de la trahison d'Horus sur Istvaan III.
Forgée au sein des ordres chevaliers de Caliban, planète mère éminemment hostile, l'armée de Lion El'Jonson méritait un livre dédié; du fait de la singularité de son père génétique.
Le Lion, primarque au tempérament si fier et incertain, prêt à bannir ses dévoués Astartes à la moindre colère. Et le livre retranscrit bien les tensions naissantes au sein de la légion, tensions qui auront pour point d'orgue le détournement du plus grand guerrier des Dark Angels: Luther, le propre mentor du primarque.
Mais justement, des deux lieux d'actions dont se compose l'ouvrage, un seul brille particulièrement par la richesse de son scénario. La question de Caliban, en proie à l'insurrection et à des catastrophes inexpliquées, suscite d'avantage la curiosité et l'interrogation. Comme si par orgueil, la prestigieuse 1ère légion d'Astartes refusait d'admettre la corruption qui ronge son monde natal.
L'intrigue de complot et de renversement de pouvoir qui a lieu sur Caliban (côté Luther) est ainsi globalement plus prenante que l'intervention du Lion sur le monde-forge de Diamat (côté Lion). A ce propos, les engagements qui viendront par la suite entre Lion El'Jonson et son frère ennemi, le Night Haunter, sont bien plus vibrants et épiques.
Néanmoins, le tempérament caractériel et le charisme du primarque (très différent de ce que l'on pourrait ressentir face à un glorieux Fulgrim ou Sanguinius) sont aussi des moyens d'étoffer sa personnalité.
Par ailleurs, la distance entre le seigneur des Dark Angels et son plus vieil ami Luther est astucieusement disposée, par le biais de deux Space Marines -cousins- que beaucoup oppose: le rédempteur Nemiel et l'archiviste Zahariel. Enfin, on appréciera le twist final et les différents clins d'œil à la saga.
Au niveau du style littéraire, on ne peut omettre certains faux pas à Mike Lee. Parfois brouillon (lors de la bataille spatiale), il peine également dans certains chapitres à insuffler une âme aux protagonistes (bien que pour le primarque au tempérament caractériel, la tâche ne soit pas aisée). Enfin, les descriptions souffrent de lourdeurs, qui altère le rythme de lecture.
La différence vis-à-vis d'un Dan Abnett se fait donc sentir, mais pas au point de gâcher cet épisode de l'hérésie d'Horus. La saga devait -à moment ou à un autre- se focaliser sur le cas des Dark Angels, cette légion aussi prestigieuse que singulière. Sur la grandeur et déchéance de ses guerriers.