Les confessions de Victoria Plum d'Anne Fine

Le style d'Anne Fine se répète assez souvent:le couple,les illusions du mariage ou du concubinage et le divorce.Ce qu'on y lit est agréable,bien écrit mais y a comme une forme de lassitude,une routine qui s'installe comme si on avait déjà lu la même histoire dans son livre précèdent.

Certes,le livre ne manque pas d'ironie ni même de férocité,et si avant on avait du mal à comprendre ce que signifiait « pour le meilleur et pour le pire » rien ne nous semblera plus logique que l'existence de ces vœux après la lecture de ce roman.On assiste à un véritable punching ball verbal entre Constance et Oliver.La première croyait naïvement pourvoir changer le caractère taciturne,égoïste et renfermé de son mari tandis que le deuxième par lâcheté ou par souci de conformité avec le monde,s'est marié,a fait des enfants alors que cette vie n'était pas du tout faite pour lui.Et là on se demande pourquoi deux personnes que tout oppose ont pu être ensemble?Et dans la réalité combien de couples sont comme çà?A imaginer pouvoir changer l'autre à son image,à nourrir des illusions sur l'autre,à écouter ses parents plutôt que le conjoint....C'est sur ce dernier point que Constance commet la terrible erreur en écoutant sa mère lui dire: »il ne veut pas d'enfant aujourd'hui mais quand l'enfant sera là il l'aimera comme jamais » mais Oliver n'est pas de ces hommes et pense que tout ce qui concerne l'affectif est une aliénation à sa liberté.Le couple aura deux enfants,il ne s'investit aucunement dans la vie familiale et domestique qu'il considère çà comme des broutilles inférieures à son intellect.Sa seule passion réside dans la philosophie,il veut penser,trouver,chercher et résoudre des problèmes.Mais avec une certaine ironie,lui le philosophe craint la mort plus que quiconque.On voit également l'influence du contexte familiale dans la vision du couple que chacun affectionne:le caractère anxieux et maniaque,quasi militaire de Constance lui vient de ses parents anglais ,Oliver ayant connu une enfance sans repère et miséreuse ,la mort d'un frère la disparition de l'autre réfute l'idée du couple en lui même et donc tout ce qui s'y rattache.On est ainsi partagé entre Oliver et Constance,chacun ayant à la fois tord et raison et au final,on ne peut pas incriminer l'un plus que l'autre puisque tout deux sont fautifs et ce dés le début.On voit le mariage comme une institution pas aussi merveilleuse que l'on croit et qui conduit inévitablement au divorce,ce qui a bien entendu des conséquences affreuses sur les enfants.Comme par exemple,le nouveau mari de Constance Alasdair qui doit se battre pour voir son fils Ned car son ex ne veut pas en démordre.Ou encore avec les enfants d'Oliver et de Constance:Bonnie est la version miniature de Constance avec son propre père toujours prête à critiquer,sa sœur Nancy s'attache à tout ce qu'elle trouve et fait preuve d'une sensibilité extrême.

Il me semble que ce livre s'adresse plutôt à tous les couples qui nourrissent des illusions sur leur conjoint ou pour tous les couples tout court afin qu'ils évitent les erreurs commises d'Oliver et de Constance.Je n'ai pas été transporté par la lecture de ce roman,il y a comme une certaine redondance,un fil conducteur dans chacun de ses romans qui me déplait.Il n'y a jamais d'évolution ni de changement dans son récit pour qu'on puisse apprécier réellement son œuvre.Néanmoins ayant adoré le film Mrs Doubtfire ,je crois que je me laisserai bien tenter par la lecture du roman éponyme écrit par la même auteure,Anne Fine.