Coup de gueule préalable : encore un titre mal traduit. Le titre original, Childhood's End, est excellent en ce qu'il transmet exactement le thème général du roman, de l'arrivée des Overlords au dénouement final. Alors que Les Enfants d'Icare est beaucoup plus restrictif. Il semble qu'à défaut de conserver le titre original, une traduction plus littérale comme La Fin de l'enfance ou La Fin de l'innocence aurait été judicieuse.
Sinon, c'est un très bon Arthur Clarke. Beaucoup d'aspects bien sûr ont vieilli, surtout d'un point de vue politique et technologique, si bien qu'on a l'impression que cette année 2100 initiale se situerait plutôt dans les années 80 ou 90. Et les Overlords ressemblent un peu trop à des humains (j'ai toujours du mal avec les extraterrestres humanoïdes, mais c'est subjectif).
Clarke est, plus qu'un visionnaire et un grand scientifique, un excellent scénariste. Il entretient le mystère et le suspense avec un talent certain, et son écriture est fine, efficace, parfois presque poétique. Les développements de la seconde partie sont fascinants (difficile d'en dire davantage sans spoiler).
Par contre, je n'ai pas compris la nécessité finale
d'annihiler la Terre entière...
Un reproche qu'on peut d'ailleurs faire à l'auteur, lié là encore à l'âge de l'oeuvre, est son anthropocentrisme un peu désuet. La Terre entière, y compris l'ensemble de ses écosystèmes, ne sont que des outils pour les Hommes, des véhicules qui ne valent qu'en tant qu'ils lui sont utiles. Les "enfants d'Icare", appelons-les ainsi, finissent même par se débarrasser des êtres vivants qui les entourent car ils parasitent leur petite tête. Pas vraiment écolo donc. On le pardonnera aisément.