Les Furtifs
7.2
Les Furtifs

livre de Alain Damasio (2019)

Sont les exclamations qui s'échappent forcément à la fermeture de ce pavé lénifiant. Car oui, en voulant éveiller notre vigilance il parvient à l'endormir en présentant un livre sans nuances ou tout les "gentils" pense la même chose et vont dans la même direction, où il n'y a qu'une voie/x possible. Une voix plurielle, oui, mais une voix qui ne fait qu'un (qu'une idée).
A mes yeux les plus gros problèmes du livres sont :
Le manichéisme, il y a les très méchants et les très gentils et il n'y a pas nuances.
La voie unique : les concepts qu'on ne remet jamais en question. On les rabâche sous un autres angles pages après pages pour être sur que tout le monde va dans la même direction. les personnages sont tous identiques, pensent tous pareilles et ont le même objectif. ( avec quelque variations de style pour faire croire au pluriel. )
Le livre thèse : C'est un livre qui veut donner sa vision du monde et de ce qu'il doit devenir. tout dans le livre est au service de cette cause ce qui engendre :
La non crédibilité du monde et des créatures qui le peuplent. Tout transpire tellement l'intention que rien n'est vraiment crédible. Les furtifs sont un concepts et rien d'autres et le deviennent encore plus lorsque le livre avance. les dernières variations de ces "creatures" à la fin du livre leur enlèvent d'ailleurs toutes crédibilité. Puisqu'ils peuvent être tout... ils ne sont en fait rien du tout. Les personnages qui sont tellement dans le "style" et le cliché qu'ils n'arrivent vraiment pas à exister pour moi ( Ex : toni tout-fou dont le moindre chapitre frise le ridicule. d'argot et de tech mots entassés ) La fin du livre est d'ailleurs un sommet de non/trop sens et de complaisance dans l'utopie. Le monde futuriste est quand à lui déjà un peu daté même si il reste quand même truffé de nombreuses et excellentes idées.

L'amour trop prononcé du style qui devient par moment un gimmick ridicule qui n'a d'autres sens que de jouer avec les mots et tournures de phrases, les énumérations. Ce qui peut être plus que pénible.


Pourtant ça commençait bien avec un premier chapitre mystérieux, inventif, en apnée dans l'action. J'y ais cru, mais le roman stagne sous 700 pages ... Sans véritable changement, évolution. j'ai faillis sombrer, au milieu, dans le grand ventre mou, mais j'ai tenu bon car il y a quand même beaux passages et des nombreuses qualités.
Un style, déjà et merci pour ça, rempli de fulgurance de concepts intéressants, de topographies originales, de trouvailles parfois géniales, c'est régulièrement de la littératures de haut vole. Même si c'est souvent vers le trop plein et qu'on en fini écœuré. Des idées originales, des trouvailles, des néologismes brillants, une vision du monde intéressante, des concepts, des phrases ....


Mais ce n'est malheureusement pas ce qui fait un bon livre, dans son tout, dans son ensemble.


Fortement déconseillé à moins de vouloir se bercer doucement et chaleureusement dans son entre-soi.
La horde est loin, très loin
Mais j espère toujours qu'au fond de lui se cache encore un grand livre qui n'attend qu'a sortir. Car c'est indéniable qu'il a du talent ! Mais il est bien plus pertinent quand il sépare le militantisme frontal de la littérature.

simulacre
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le 27 juin 2019

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