J'avais lu une interview d'un ex-chroniqueur littéraire du grand journal qui s'était vu conseillé de "lire la 100e page d'un livre pour faire croire qu'il l'avait lu en entier". C'est ce que je fais maintenant, plutôt que de lire le résumé. Parce qu'on est vraiment dans ce qui a été écrit par l'auteur et non pas ce qui a été récupéré en substance par une maison d'édition. C'est donc plus fiable. Toujours est-il que j'ai choisi ce livre de cette façon.

Le concept est intéressant : la surpopulation humaine a poussé les ingénieurs à construire à la verticale et non plus à l'horizontale, pour gagner de la place et stocker encore plus de personnes. Qu'on se le dise, ce roman d'anticipation est plus ou moins en passe de se réaliser de ce côté-là. Ces grands ensembles verticaux, les monades, comprennent 1000 étages, organisés en strates sociales comme toute société digne de ce nom : les plus pauvres en bas, les plus riches en haut. Les monades s'accompagnent d'un mode de vie radicalement différent : comme on vit tous les uns sur les autres (sans mauvais jeu de mots), on a aboli les notions d'intimité et d'exclusivité. Ouais, en gros, n'importe qui peut tringler n'importe qui, c'est pas supposé être gênant. Bon, par contre, ce sont toujours les hommes qui prennent l'initiative d'aller voir d'autres femmes. Mais si une femme le fait, bah y'a pas de raison qu'on refuse. Bref, c'est bien, chacun peut assouvir ses pulsions sexuelles pendant la période "des visites". La société met aussi la croissance de la population sur un piédestal. Si une famille a 3 ou 4 enfants, elle sera considérée comme peu fertile et donc pas tellement nécessaire à l'avenir de la monade.
Comme il faut beaucoup d'enfants, il est nécessaire que les couples se forment tôt. Dès l'âge d'enfanter, quoi. Vers 12-13 ans. Cette obsession de la jeunesse se retrouve dans toutes les strates de la société, et très peu des personnages "visibles" du bouquin ont plus de 30 ans.

Bon, pour faire simple, ce livre, qui peut sembler très bon au départ retombe très vite. Très très vite. La faute à un style lourd (ou peut-être que ça vient de la traduction), qui ne laisse que très peu de place à l'imagination. Alors qu'il a un début effectif, le livre n'a pas de fin, tout simplement. Je connaissais le début in medias res, mais pas la fin in medias res. Bon, c'est sûr on aurait du mal à finir sur une fin "normale", avec la résolution des intrigues, parce qu'il n'y en a pas. Mais quand même. Finir le bouquin sur un suicide, vala quoi, ça laisse blasé. Ce qui est intéressant, cependant, c'est qu'on s'intéresse plus aux ressentis des personnages plutôt qu'au paraître qui règne dans la Monade 116. Le dénominateur commun des trois personnages principaux, c'est leur envie d'aller voir dehors, respirer l'air, le vrai, sentir le soleil sur leur peau.

Même s'il est beaucoup question des enfants, il est rare qu'on les considère vraiment comme ce qu'ils sont, c'est-à-dire l'avenir de l'humanité. Ouais, bon, plus ou moins parce qu'à 14 ans, je pense qu'on peut encore considérer l'un des personnages principaux comme un gamin. Mais bref.

J'étais relativement enthousiaste au début du livre, mais j'ai vite lu parce que j'avais commencé le livre et que j'aime pas abandonner des bouquins au milieu (comme les films). C'est dommage que le livre perde de son rythme, et se concentre plus sur les personnages que les méthodes utilisées par les dirigeants pour garder sous contrôle la population, ce qui aurait été, je pense, à la croisée de 1984.
lcs_hbr
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le 23 juin 2014

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Lucas Hueber

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