Nouveauté de 2021, j'avais été charmé par l'idée de ce duo assez dépareillée et cette tradition nippone de noms honorifique posthume. Hélas, si le premier versant du roman était intéressant, la suite m'a fait l'effet d'un grand huit: changement de registre et de ton assez radical. Ça ne m'a pas convaincu.


Alors qu'il arrive à Paris dans le but d'ouvrir une division étrangère à sa compagnie, Rieko Tanizaki, 55 ans, rencontre Rosa et Nouria, la concierge de son immeuble et sa petite-fille. Exerçant un métier assez inusité, qui consiste à donner un "kaimyo", un nom postum, aux défunts. Pour ce que nous en comprenons, c'est donc de démystifier le passé de gens morts seuls, donnant ainsi la chance à leur âme de trouver la paix. le métier de Rieko fascine Nouria et insiste auprès de l'homme de pouvoir l'assister. Après quelques premiers succès dans ses entreprises en sol français, Rieko finit par emmener Nouria et c'est ainsi qu'il constatera un don singulier chez l'adolescente: elle entend les morts. Puis, un jour, une requête du notaire avec qui Rieko fait affaire les mène dans une maison où vivait une femme solitaire. Avant de mourir, elle cache une boîte sous un arbre et grâce aux indications que l'âme de la défunte fournit à Nouria, le duo trouve ladite boîte. Ce qu'elle contient constitue le premier jalon du mystère entourant la disparition des parents de Rieko, quelques cinquante ans auparavant.


J'aimais la plume de la première moitié du roman, au "il" , en suivant Rieko. Mais vers la seconde moitié, on bascule abruptement vers Nouria et sa plume cassée. La transition était violente, maladroite et franchement non-désirée. À partir de ce moment, l'écriture me faisait mal aux yeux et ça me peinait de voir la différence entre le personnage de 55 ans, à la prose fine, s'opposer à l'ado de 14 ans, hachée. Bon, on a comprit: une ado, forcément, ça ne peut pas bien écrire. ( Notez le sarcasme). On passe également du "il", au "je". Comble de malchance, pour moi, je découvre une Nouria franchement détestable. Elle me plaisait bien dans la première moitié, mais dans la seconde, elle devient cinglante, ronchonneuse et indélicate. Ça m'a également déplus cette façon ambivalente qu'elle avait avec Rieko: elle l'a asticoté pour le suivre dans ses enquêtes: puis elle se plaint presque de devenir son instrument. Heh!? J'ai eu du mal avec sa façon de manipuler Reiko, de le mener à la baguette, ce qui est assez peu crédible vu l'âge et l'expérience de Reiko. Il y aura eu aussi quelques contradictions de la part de l'adolescente, comme ce passage ou elle refuse de donner des informations sur sa mère en prison, mais explose quand Reiko ne souhaite pas avoir de détails à ce sujet. J'ai eu du mal à la suivre et à la fin, je ne l'aimais plus du tout. Pour cette raison, croire qu'elle et le japonais sont "amis", selon Nouria, est assez difficile. Je n'ai pas senti leur complicité, ils me donnaient surtout l'impression d'être prit ensemble. Oh, et je n'ai pas comprit pourquoi Nouria appelait toujours Rieko "professeur Rado", qui n'est même pas professeur. Référence? Peut-être.


L'intrigue m'avait capté su début, mais cette histoire de roman qui contient tous les détails m'aura refroidit. D'abord parce que je l'ai déjà vue cette idée de roman-absolue, mais aussi parce que ça coupe totalement court à la recherche d'indices: tout y est! Comme c'est commode. le final était plutôt convenu aussi.


Enfin, l'idée des kaimyo est un peu vague. Il m'aura fallut quelques temps pour comprendre ce que c'est et encore, j'aurais aimé plus de détails. Quand on dit "donner un nom posthume", donne-t-on vraiment un nom? Y a t-il des rituels pour ça? Quand considère-ton que le Kaimyo est bel et bien donné? Ça manquait de précisions et c'était pourtant l'élément majeur du roman.


Je dois dire que ce qui m'avait attiré au début, à savoir le duo , le mystérieux métier et l'aura exotique due au pays d'origine de Rieko, se perd vers la fin. Au final, c'est un polar assez standard, avec un duo que j'ai trouvé très peu complice. le changement de narration m'a franchement dérangé et au final, j'ai du mal à retrouver la beauté tranquille de la première partie du roman. La fin est laissée en suspend, il faudra lire le tome 2...mais ce sera sans moi.


La couverture est jolie.


Pour un lectorat du premier cycle secondaire, 13 ans+.

Créée

le 5 août 2021

Critique lue 67 fois

Shaynning

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