Difficile de vous parler de ce roman, tant il m'a fait du bien, une véritable bouffée d'oxygène pour moi, c'est bien plus que l'histoire d'un premier amour, ça va tellement plus loin et nous parle de bien des manières. C'est avant tout, une ode à la famille, celle que l'on a naturellement, mais aussi celle que l'on se choisit, ces âmes qui nous attirent inexorablement, simplement pleine de bonté, on ne pourrait se passer d'elles, elles ont une importance cruciale dans nos vies. Et l'on se rend compte que ça va au-delà des générations, que l'on peut créer des liens immensément forts avec des personnes bien plus âgées, qu'elles représentent même un véritable pilier pour nous. Il est aussi question d'identité, de celle que l'on a parfois du mal à accepter, à une époque bien différente où il fallait plutôt se cacher, il est difficile de ne pas en avoir honte encore aujourd'hui et de pouvoir s'assumer tel que nous sommes. Des sujets difficiles parfois, mais allégés par le contexte, par ces mois d'été qui nous bercent de leur chaleur, par ces vacances, qui nous apportent une certaine nostalgie et une envie d'y être encore. Ils sont vecteurs de véritables souvenirs d'enfance, de ces moments fugaces, porteurs d'innocence et d'insouciance, mais qui font aussi les adultes que nous deviendrons. Deux mois, ce n'est rien dans une année, mais on y vit pourtant tellement, des premières expériences, peut-être pas toujours légales, des moments de joie, mais aussi de tristesse, l'amour, l'amitié, les joies et les disputes, c'est un condensé de tout. C'est dans ce cadre que nous faisons la connaissance de Samia, une jeune fille qui vit toute l'année au coeur du gîte de ses parents et qui, tous les ans, attend l'arrivée d'une famille avec impatience et notamment d'Enzo, qui fait battre son âme depuis toujours. Quel bonheur de retrouver la plume de Jacinthe Canet, on retrouve son style inimitable, cette patte qui la caractérise tant, qui la rend si différente des autres, ses mots si forts en apparence, mais qui cachent tellement de sensibilité. De l'humour oui, une héroïne jeune, mais qui ne mâche déjà pas ses mots, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds, il y du caractère évidemment et pourtant, ça n'enlève en rien cette vulnérabilité omniprésente. Parce que l'adolescence n'est pas une période facile, on y vit mille émotions à la fois, on se rend compte que certains ne sont pas éternels, que l'amour, ça peut faire mal, mais que le soutien de ses proches est aussi essentiel, c'est criant de vérité.
En bref : Entre l'Orage et la Mer, c'est un premier tome à la nostalgie ultra prégnante, qui nous prend littéralement dans ses bras, qui nous fait partager une histoire d'une émotion rare et qui nous livre des sujets d'une intensité remarquable !
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