Bon, après près de 640 pages, Steinbeck en avait sûrement un peu marre. M'enfin, cette fin me laisse un peu sur ma faim. Même si, j'avais clairement compris que leur vie sera errance / chercher du travail / travailler / chercher à nouveau du travail, ect...
Steinbeck nous livre durant près de 640 pages, à travers le récit mais aussi des passages plus reflexionnels, une raison de plus de ne plus croire au rêve américain : le capitalisme y est décrit comme un monstre avide et inhumain. Les personnages ne sont au final plus que de pauvres humains obligés de fuir leur campagne pour trouver du boulot dans les grandes fermes; ils subissent plus qu'agissent. Mention spéciale pour l'oncle John qui semble incarner une certaine angoisse existentielle dans laquelle l'humain est plongé lorsqu'il passe du statut de pion à acteur.
Les nombreuses descriptions (mais pas lourdingues) proposées nous font plonger au coeur de ce périple mouvementé entre les régions des États-Unis. Nous ressentons et voyons, à travers cette volonté forte de retranscrire le plus fidèlement possible cette triste aventure, comme si nous étions dans le livre... un personnage invisible, qui ne peut avoir une incidence sur la suite des événements, mais pourtant toujours près des Joad.
C'est un livre poignant, ayant à coeur de dénoncer les travers du système capitaliste (constatons avec tristesse qu'il poursuit toujours son entreprise machiavélique...) et de la peur de l'autre se transformant en haine à travers le point de vue des opprimés.