J’aime beaucoup Indiana Jones. Indiana Jones et la dernière croisade est peut être le meilleur film du monde, les Aventuriers de l’arche perdue n’est pas loin derrière et la Temple maudit se débrouille pas mal non plus. Même le quatrième n’est pas aussi mauvais que les préquelles et suites de la trilogie Star Wars. Bon, il est mauvais quand même, mais pas aussi raté, c’est déjà pas mal quand on considère le contexte.


La musique de ces films est, de plus, vraiment très bonne.


Avec en plus un bon jeu PC : Indiana Jones and the fate of Atlantis, le véritable Indiana Jones 4, je suis donc habitué au meilleur quand je vois ce nom.


Une série de romans de Rob MacGregor était parue au début des années 90, six je crois, situés chronologiquement avant les films, mais alors qu’Indy est un jeune adulte, ils se situent dans les années 20 et le début des années 30 donc. J’avais déjà lu au moins le deuxième, peut être les deux premiers à cette époque, j’en avais gardé un souvenir mitigé.


Plutôt plaisant tout de même, mais avec le sentiment que le format ne convenait pas, que les histoires, sans être mauvaises, n’étaient pas vraiment dans l’esprit des films, alors que le jeu vidéo de LucasArts, lui, y arrivait sans problème.


Un peu par hasard, je me suis retrouvé à lire le troisième tome de ces aventures. C’est un livre de 1991 qui a été traduit en français l’année suivante, mais été récemment réédité par Milady. Il est important de le préciser, je pense, car je ne sais pas si Milady a refait la traduction, mais celle que j’ai eue est particulièrement mauvaise. Je ne suis pourtant pas le genre de snob à préférer les œuvres dans leur version originale ou chercher la petite bête niveau traduction, mais là c’est clairement du travail d’amateur.


Des expressions sont traduites de façon littérale, même si le sens n’existe pas vraiment en français comme « Hold your horses », le vouvoiement est confus, parfois utilisé, parfois non, entre les mêmes personnages, le sens de certaines phrases est altéré de façon évidente, on s’en aperçoit avec le contexte, ce dont le traducteur ne semble pas avoir tenu compte, il n’y a donc pas eu de relecture. Il y a des fautes de français en plus.


Un gros point noir à ce niveau, mais malheureusement ce n’est pas comme si ça venait gâcher l’œuvre originale, parce que celle ci est bourrée de défauts.


La base est pourtant solide, c’est Indiana Jones après tout, il part dans les jungles d’Amérique du sud à la recherche d’une cité perdue. En réalité c’est un peu plus compliqué que ça, mais grosso modo on y est, et on a donc tous les éléments pour un récit d’aventure réussi, contrairement à ce que je me souviens des précédents tomes.


Concrètement on doit avoir au maximum 20 kilomètres qui sont faits dans la jungle, aller-retour … et Indy y croise plus de monde qu’à Central Park un beau Samedi d’été. J’exagère, mais à peine. La partie jungle n’est en fait qu’une version quasi parodique de l’intro des Aventuriers de l’arche perdue. On a une petite scène de fuite par la rivière, avec des chutes et de la tension, qui est donc assez sympa, mais pour le reste la jungle est très loin de tenir ses promesses.


La cité perdue elle même a quelques points qui sont pas mal, un côté onirique qui fonctionne très bien et permet de laisser aux personnages des doutes crédibles sur la véracité de l’existence de cette cité. C’est pas totalement bien exploité, mais c’est pas mal.


Avant cela, l’action se passe au Brésil, et en partie à Rio de Janeiro, avec son carnaval, le téléphérique pour monter sur le pain de sucre … on se croirait dans James Bond. En un sens c’est logique puisque Indiana Jones est né de la frustration de Steven Spielberg qui voulait réaliser un James Bond. Et les ressemblances entre les deux personnages et leurs aventures sont criantes, jusqu’au format des films avec une scène d’introduction systématique qui permet de plonger direct dans l’action tout en introduisant des éléments qui seront exploités plus tard.


Mais Indiana Jones ne se résume pas à James Bond. C’est aussi un hommage aux films et récits d’aventures que Spielberg a apprécié dans sa jeunesse. Il y a un côté nostalgique et daté dans Indiana Jones qui n’est pas présent dans James Bond. Dans les films de se dernier, l’action se passe toujours à l’époque du tournage plus ou moins, tandis qu’Indiana Jones est clairement situé dans les années 30, et même les années 20 pour ce livre.


Je trouve perturbant de ne pas vraiment ressentir l’époque en lisant le livre. Au contraire, même, l’auteur semble avoir fait le choix de présenter le plus moderne de cette époque, comme le téléphérique de Rio qui était tout récent, ou l’utilisation d’un hydravion, ce qui réduit la perception de la différence temporelle. On a même des personnages qui parlent de fusées à un moment ! C’est sans doute une question de goûts plus qu’une réelle faute de la part de l’auteur, mais ça m’a déplu.


Pire, cependant, est la légèreté avec laquelle l’auteur traite le scénario. Les personnages agissent régulièrement de façon inconsistante, sans logique, et bien souvent comme de parfaits abrutis, afin de faire progresser le scénario dans la bonne direction. Ainsi Indiana se fait agresser sur un paquebot, donne un description précise de l’agresseur qui n’a pu s’enfuir puisqu’ils sont en train de naviguer, mais personne n’arrive à le trouver. il se révèle être le second du navire que personne n’a pu reconnaître (alors qu’il est décrit comme exagérément grand et musclé) parce qu’en fait … il portait une perruque … Même Indiana quand il le rencontre se dit juste un truc du genre « Hummm, j’ai déjà vu ce type là quelque part … » Ce même personnage disparaît d’ailleurs à un moment sans aucune raison. On dirait que l’auteur l’a tout simplement oublié.


Et c’est sans arrêt. On a un autre personnage qui aide Indiana pour mieux le trahir derrière, alors qu’il lui suffisait de mal aider pour obtenir ce qu’il voulait sans avoir besoin de révéler sa trahison. On a une histoire d’amour qui n’est pas du tout convaincante …


Bref, pas grand chose ne fonctionne. Suffisamment peu pour me convaincre de ne pas donner leur chance aux autres livres de Rob MacGregor de cette série.


Critique tirée de mon blog.

Mattchaos
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le 25 mars 2021

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Mattchaos

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