Les Sœurs de Montmorts par loeilnoir

Craquage estival pour un livre dont j’ai beaucoup entendu parler deci delà, écrit par un auteur que je n’avais encore jamais lu. Il était temps pour moi de m’inviter dans ce petit village de Montmorts dont on m’a soufflé qu’il recèle bien des secrets…

Cela commence ainsi : Camille jeune journaliste trop jolie pour convaincre, rencontre une femme, quasi inconnue, qui lui promet un véritable scoup en l’entrainant dans le village isolé de Montmorts, lieu quelques années plus tôt d’un véritable massacre. En chemin, Camille lit un manuscrit qui retrace l’histoire dramatique de cet endroit. Elle découvre dans ce récit des personnes auxquelles elle s’attache… La construction de ce début de roman interpelle et interroge…

Nouveau chef de la police, Julien Perrault débarque dans le village isolé de Montmorts, un endroit très spécial, privatisé par un riche homme d’affaire qui consacre sa fortune au confort et à la sécurité des habitants du village. Il aurait perdu l’une de ses filles dans des circonstances tragiques: malade, la jeune fille se serait suicidée en se jetant d’une falaise, mais il confie à Julien être persuadé qu’elle a été assassinée. Il lui confie la mission de retrouver le meurtrier. Etrangement, alors qu’il prend son service dans cette petite ville réputée très calme, les évènements violents se succédent de façon incompréhensible… Sur la petite ville plane l’ombre de la montagne des Morts et bien plus encore…

Il y a quelque chose de très séduisant dans ce livre, je parle souvent d’ambiance, d’atmosphère mystérieuse, et là, oui là, on y est! J’ai beaucoup pensé au Castle Rock de Stephen King: une ville où il se passe des choses étranges, où les habitants ont la fâcheuse habitude de perdre la tête et de commettre des choses innommables… A l’inverse du lieu fictif créé par Stephen King, je n’ai pas un seul instant pu imaginer dans la vraie vie un village (français, suisse ou autre?) tel que celui de Montmorts, privatisé, avec à sa tête un milliardaire prêt à dépenser une fortune pour le confort de ses habitants, mais j’en ai vite pris mon parti, tant l’ambiance m’a rattrapée. Les langues brumeuses qui happent les habitants dans les rues, le bruissement fantômatique des saules et les voix qui hantent les personnages, inquiétantes et mystérieuses, et je n’ai cessé de me demander tout au long de ma lecture où nous emmenait l’auteur. Ce livre aux frontières du fantastique m’a passionnée même si le dénouement m’a été imposé sans toutefois me convenir totalement. Beaucoup de choses demeurent inexpliquées (ou alors je suis passée à côté), je n’ai pas adhéré aux explications finales, mais elles ont toutefois le mérite d’être originales. Un auteur que je relirai de nouveau avec plaisir.