Rythmé par des bonds incessants dans le temps

Ce n’est pas tellement l’histoire qui m’a accrochée mais la narration, le style. Je ne connaissais pas du tout l’auteur. L’histoire, bien que se déroulant au siècle précédent, éditée en 1956, reste assez contemporaine. On ne se rend compte de l’époque passée que par des détails, tels que de brèves allusions à la guerre fraîchement passée, la manière d’appréhender les relations intimes amoureuses... Dès les premières pages, on est transportés à travers les différentes étapes de l’histoire: le présent, le passé, on repart en avant, on revient en arrière, puis un peu plus, puis un peu moins, d’une manière tellement subtile et naturelle qu’on finit par ne même plus y prêter attention, emportés dans cette cadence. Je n’avais jamais vu une telle manière de jouer avec les ruptures intemporelles. Le passé devient le futur car l’intrigue future s’y rapporte et on avance dans le passé aussi bien que dans le futur. Très bien rythmé. L’anachronie devient une chronologie élaborée avec soin. Hâte de découvrir d’autres de ses œuvres.