Les chênes d'or

Roman de terroir Christian Signol paru en 1999.

Mélina n'a pas connu sa mère dont il ne reste qu'une photo. Et son père se tait lorsqu'elle le questionne. Son père est un bordier chez un gros propriétaire du château voisin et s'est spécialisé dans la culture de la truffe. Et justement, sa mère est morte, brûlée vive, dans une truffière qui a pris feu un jour d'été sec. Pourquoi, comment ? La vérité, s'il y a une vérité, ne cesse de se dérober sous ses pieds laissant place à un secret de plus en plus lourd.

Bien que sa mère lui manque cruellement, Mélina grandit, devient à son tour spécialiste des truffes pour le compte de ces sombres patrons. Rien ne lui sera épargné entre les guerres, les deuils et les maladies. Mais elle s'attache avec détermination à cette terre de Dordogne où elle finit par trouver sa place et un bonheur fragile.

C'est du Signol dans le texte. On ne peut pas se tromper. Quelques dizaines de pages pour amorcer, accrocher le lecteur, délivrer la dose d'empathie pour cette petite fille qui vit dans des conditions difficiles auprès de son père, qui subit l'humiliation de la part de son patron, toujours plus exigeant. Et le livre s'avale en quelques jours …

J'admire toujours le talent de conteur de Signol qui sait rendre intéressante une histoire dont on peut, avec la pratique de plusieurs romans, deviner à peu près le déroulement. Mais ce n'est pas important car ce qui est toujours beau, c'est cette communion de Mélina avec la nature, les bois ici, cette liaison mystérieuse et secrète entre les glands, les chênes et les truffes.

Ce qui est aussi très beau, c'est cette volonté farouche, ce besoin d'enfant pour combler une douloureuse absence de mère. Un beau portrait de femme, digne et fière, mais incapable de rendre le mal qu'on lui a fait. Humaniste, cette petite paysanne, disiez-vous ?