Avis Les chiens de Détroit de Jérôme Loubry


Nous avons une bonne partie consacrée à Stan qui a dirigé, pendant plusieurs années, l’enquête des enfants morts et disparus.


En 2013, comme il n’y a pas de résultats et qu’il n’est pas un très bon élément, c’est Sarah qui se voit confier l’enquête même si elle ne le veut pas. Stan doit l’aider.


L’auteur nous offre un parallèle entre les deux, cet homme et cette femme qui tous deux travaillent dans la police et qui ont un passé mais aussi un présent plus que difficiles, le tout lié aux enfants. Pour Stan, après une carrière à Washington, il a été sommé de partir à Détroit. Trop violent dans son travail, mais aussi trop violent avec sa femme. Divorce, restriction pour voir son fils. Déjà qu’il avait plongé dans l’alcool et la drogue, à Détroit cela ne va pas s’arranger surtout avec cette affaire d’enfants disparus et morts. Il y donne tout son coeur, toute son âme mais cette enquête sera un échec. Il est investi car tout lui rappelle son fils, même jusqu’au prénom. Le lecteur assiste à la déchéance encore plus flagrante de Stan qui va de pair avec Détroit. Si le lecteur suit l’évolution de Stan et sait très vite à quoi s’en tenir, il n’en va pas de même avec Sarah. On sait qu’elle a plus de la trentaine, que son compagnon l’a quittée, qu’elle souhaite avoir des enfants, qu’elle entend des voix et qu’à cause de ça elle est suivie psychologiquement. Son père, policier, a été tué dans l’exercice de ses fonctions. Sarah n’est pas instable, mais malheureuse. Un élément de son passé a été occulté. Et c’est cet élément qui va jouer un grand rôle dans ses relations avec Stan, dans l’enquête.


Stan comprend Sarah, il veut l’aider, la protéger, même s’il doit enfoncer les portes de son passé et ne pas jouer franc jeu avec elle. Si on sait pratiquement dès le départ qui est le tueur, on ne connait pas ses réelles motivations. Il faudra avancer dans le roman, dans son déroulé pour tout savoir. Le pitch est d’ailleurs très bien trouvé. L’écriture est fluide, toujours rythmée. Je ne me suis pas ennuyée une seconde.


Sans trop s’en rendre compte, le lecteur se laisse embarquer par l’histoire. Mais je me suis rendue compte, pour ma part, que le roman a pris d’ampleur, plus de rythme, avec l’arrivée, très étudiée de Sarah. L’auteur a réussi son pari. J’ai été un peu déstabilisée par la construction, 2013 et 1998 et après, même si je suis habituée à des retours en arrière qui alternent avec des chapitres au présent. Mais ceci est indispensable à cette enquête, à la psychologie des personnages. Ce roman n’est pas un véritable coup de coeur, mais cela n’enlève en aucun cas sa richesse. Je n’ai pas été happée, je n’ai pas fait un avec Stan ou encore Sarah. Roman à la fois policier, puisqu’il y a enquête, psychologique, puisqu’il étudie divers personnages, leurs forces mais surtout faiblesses, Les chiens de Détroit est aussi un roman économique. La ville de Détroit, ancienne ville très riche et véritable fleuron automobile, est devenue pauvre, une ville fantôme, où il ne fait pas bon vivre. Le temps est toujours gris, terne. Les maisons se vident, les banques saisissent. La ville fait des économies drastiques, que ce soit au sein de la police, des services d’urgence ou encore les services municipaux. La violence est également très présente.


Je remercie Netgalley et les Editions Calmann Lévy


Résumé Les chiens de Détroit de Jérôme Loubry


Détroit, 2013, déjà une semaine d’enquête pour Stan et Sarah. Plusieurs enfants ont disparu. Un homme a été arrêté, il demande la rédemption.


1998, le premier corps d’un enfant a été retrouvé. Stan est chargé de l’enquête.

Angélita
8
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le 14 oct. 2017

Critique lue 253 fois

Angélita

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