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Le texte :
Jonas rentre du foot. Sur le match du jour, il a tout fait aux défenses adverses : dribbles, petits-ponts, buts… il a enquillé les exploits les uns après les autres. Arrivé devant chez lui, alors que tout lui semble réussir, ses parents lui claquent la porte au nez, se barricadent chez eux et le laissent en plan devant sa maison. Arrivent alors deux hommes qui tentent de s’emparer de lui.


Car Jonas est une copie, un clone en mieux que le modèle original mis en stand by pour cause de déficience maladive non curative au moment de la mise en sommeil à durée plus ou moins longue mais forcément limitée. Normalement, la copie doit s’éteindre toute seule. Si ce n’est pas le cas, une équipe d’intervention l’appréhende et la désactive. Sauf que Jonas s’enfuit.


Aidé d’une autre copie, ils partent à la recherche d’un mystérieux bateau dont on leur a parlé. Pourchassés par les LC, les Libérateurs de Copie, Jonas et son nouvel ami vont se lancer dans une course contre la montre pour échapper autant à leurs poursuivants qu’à leur auto-destruction programmée.


Le récit tient à la fois de l’onirisme, de la science-fiction, de la fable moderne, de l’uchronie éthique… mais, je le crains, ne va pas au bout des réflexions, des pistes lancées par l’auteur.


Ce livre est destiné aux adolescents : il aurait été bon de donner plus de clefs de compréhension, plus d’éléments de réflexion appuyés de détails dans le développement de l’histoire. Que la fin soit volontairement confuse n’est pas un problme en soi. Que les jeunes adolescents amenés à se plonger dans cette histoire pas si évidente et sur laquelle l’auteur laisse planer un flou déroutant est plus embêtant. Le lecteur (j’essaie de me mettre à la place des plus jeunes, cibles de ce livre) peut se retrouver désorienté surtout face aux questions éthiques posés d’une part par le simple fait de procéder à des clonages, d’autre part par les raisons motivant le clonage et l’absence de futur laissé aux copies.


J’aurai attendu que l’auteur aille plus loin. Pas uniquement parce que le public concerné peut se retrouvé démuni face au fond de l’histoire mais surtout parce qu’il a petit à petit laissé de côté toutes les réflexions ouvertes par son histoire pour se concentrer sur le descriptif de la fuite des copies, privilégiant la forme au fond alors qu’il avait tout pour savamment entremêler les deux et rendre une excellente copie.


Un « peut mieux faire » accompagné d’un « c’est quand même pas mal » de bon augure pour d’autres livres de Jesper Wung Sung (il en a écrit plus d’une quinzaine, il semblerait que ce soit le seul disponible en français).

Ga_Roupe
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le 25 nov. 2015

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Ga Roupe

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