Poésie 1. 2ème partie ici :
https://www.senscritique.com/livre/Fight_Club/critique/256827565


La chaleur entrait par les persiennes
Et diffusait une vapeur collante
Dans le grand open space
L'odeur de la sueur du travail
Une dizaine d'heures perdues
Chaque jour la chaise collée au cul
Le téléphone à l'oreille
Les yeux vissés sur les chiffres
Pour engraisser l'ogre bien caché
Et glaner de quoi payer le trois pièces
Son Week end, sa bagnole
La bière du soir, l'alcool fort parfois
Et toutes ces choses inutiles.


Tout au bout de la pièce rectangulaire
Tel un parangon libéral
Image d'un professeur hideux ou d'un adjudant imbécile
Le chef des ventes scandait la cadence
La danse du pognon
Un billet pour toi deux pour moi
Et tout en haut des liasses plein les poches.
En bas les stocks défilaient
Sous le sourire ridicule et servile du chef des achats.
Séides du marché aux têtes mathématiques
Cheffaillons mielleux à la violence sûre
Hommes de paille obéissants et
Libres de rembourser leurs crédits...


Le hangar qui se vide se remplit se vide se remplit se vide se remplit...
Quelque part des coffres se gonflent
Ici quelques types, quelques nanas fondent
Perdent leurs illusions
Sucés profond
Séchés par la course des rats
Hantés par la volte des nombres
Rongés d'inquiétude
Hébétés, infectés d'inaction
Le visage pâle malgré le Soleil qui brille
Les yeux vides et le sourire faux
Les baisés comptez-vous...qu'y disaient
Comme ils avaient raison !


Putain les jours s'en vont comme des chevaux sauvages par delà les collines
Les années se barrent comme une farandole de carnaval tout au bout de la rue
La vie passe dans le claquement de doigts du grand ordonnateur
Le grand absent n'est pas celui qu'on croit
Et tu es là à gigoter la sarabande de la connerie
Dans ce grand bureau sans espoir
Et la moiteur t'englue, te terrasse
T'enlève toute velléité de combat
Malgré l'envie qui te ronge
Et tu voudrais rentrer écouter Bach ou Mozart ou du Hard mélodique
Dans un bon bain de solitude et
Surtout pas ces musiques consumantes qui
Ponctuent la vie des Oms.


Dans l'entrepôt, les supermarchés
Même les chiottes d'autoroutes
La musique décérébrante coule
Pour te rappeler que tu dois consommer
Travailler et acheter
Séparé des autres par un grand fossé
Un mur tout lisse et
Ainsi hâter la mort du Monde.
Brûlé, sali, vidé de ses ressources
Il n'en finit pas de crever
Petit à petit il se délite se désagrège et précipite
La fin de cette ineptie qu'on appelle la vie
Alors que le rien est si beau.


Mollement tu te lèves et vas chercher
Comme un bon employé
Ou plutôt collaborateur
Quelle ironie !
La fiche récapitulative de tous tes appels
Encore une journée bien remplie
Une journée foutue !

SombreLune
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le 9 oct. 2020

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SombreLune

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