Avant tout, cette critique est rédigée au fil de ma lecture. Elle évolue donc au courant de celle-ci.


On est dans un rythme très soutenu dès le début, ce qui est accentué par les phrases courtes et le point de vue à la première personne. Le style d'écriture a un petit côté « rpg » qui nous pousse direct à ressentir de l'empathie pour le personnage principal, Gloria. C'est un parti pris qui réussit très bien son effet : on est directement impliqué et happé dans l'histoire. Cependant, certains passages semblent un peu trop rapides, trop hâtés. Il manquerait quelques éléments de présentation, des pieds-à-terre pour mieux appréhender et l'environnement, et la personnalité des personnages, des passages plus posés et plus détaillés pour couper un peu ce rythme soutenu. En tout cas, on rentre rapidement dans le vif du sujet, ce qui -pour moi- est une bonne chose puisque c'est tout ce qu'on attend !


J'ai beaucoup aimé avoir le point de vue des autres personnages ! C'est toujours agréable d'avoir les points de vue des autres parce qu'on s'y attache mieux, puisqu'on les comprend mieux. On arrive également à avoir une meilleure vision (puis-qu’extérieure) de Gloria. Ils sont assez courts, mais cela maintient un suspens incroyable ! Ils sont très bien distillés dans l'histoire et sont utilisés à bon escient pour que l'on se pose des questions sur ce qu'il se passe ou sur ce qu'il va se passer, ou pour que l'on puisse suivre l'histoire correctement. Ils tiennent en haleine et aident à la compréhension du récit. Bref, des points de vue différents très bien utilisés !


Il manque cependant encore un peu d'expérience pour les dialogues. Ceux-ci semblent parfois trop mécaniques, trop anecdotiques, et semblent parfois forcés. Ils manquent de profondeur et de fluidité. Mais cela ne gêne en rien la lecture. Cela s'améliore néanmoins quand on rentre vraiment dans le vif du sujet, et le problème se dissipe alors.


Il y a également quelque chose d'autre qui m'a un peu chiffonné. L'écriture à la première personne permet habituellement de décrire plus profondément les émotions et sensations de ses personnages, et j'ai trouvé que c'était un peu léger sur ce point. Cela suffit pour capter la personnalité générale de Gloria et de s'attacher à elle, mais elle manque encore un peu de profondeur. On le ressent surtout quand Gloria passe d'une émotion à l'autre, et cela paraît alors un peu trop soudain puisqu'on n'a pas cette « transition » de détails émotionnels. On est impliqués dans la vie du personnage, mais il y a une sensation de « blocage » pour réellement lancer la machine de l'empathie. On a essentiellement une succession d'actions ou d'observations. Les personnages paraissent alors un peu trop lisses, et peuvent donner l'impression de manquer de constance dans leur psychologie. Néanmoins, on retrouve quand même quelques passages plus détaillés émotionnellement à travers la lecture (encore une fois quand on rentre dans le vif du sujet).


Cela me ramène à un autre point. Le point précédent s'améliore légèrement dans la suite du récit, celui d'avant également. On sent que le récit prend de la maturité au fil de la lecture, l'auteure semble plus à l'aise, mais cela contraste fortement avec les premiers chapitres qui donnent alors une impression de hâte, comme s'ils étaient écrits surtout parce qu'il faut bien un début à l'histoire, et semblent donc un peu bâclés comparé à la suite. Que le récit mâture est une très bonne chose, mais un début d'histoire est quand même quelque chose d'important puisque c'est là que la première impression du lecteur va se créer, et cette impression de hâte peut alors porter préjudice.


J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage d'Alicia au début, puisqu'elle me semblait être un peu trop le cliché de la sœur possessive et jalouse. Puis, au final, je la trouvais presque attendrissante dans son côté « chieuse qui gueule », parfois même un peu comique.


J'ai trouvé que la relation de flirt entre Drew et Gloria s'instaure trop vite, un peu comme un cheveu sur la soupe. On aurait eu besoin de savoir un peu ce qu'il se passe dans leur tête (surtout celle de Drew) pour qu'ils commencent à flirter comme ça. Encore une fois, au début ça sonne trop mécanique, parce qu'il leur manque cette connexion émotionnelle qui justifierait leurs interactions. Pourtant, on les voit faire plus ample connaissance, mais c'est ce côté « détails émotionnels » qui manque encore une fois au niveau de la crédibilité.


Ce livre brille avant tout par son intrigue. J'ai beaucoup aimé l'histoire de la famille des Black et des Hunt et toutes les petites anecdotes qui nous sont racontées. J'ai été surprise plusieurs fois par la tournure des événements, puisque l'auteure s'amuse habilement à nous lancer sur des fausses pistes. Un bon point pour la surprise. J'ai également été très surprise par la tournure des événements qui revêtent un caractère beaucoup plus sombre que ce à quoi je m'attendais.


Certains éléments me semblent un peu too much,


comme les loups-garous armés jusqu'aux dents, ou cette fameuse dague qui semble être passée inaperçue dans la famille.


Cela reste néanmoins cohérent et plausible, ce n'est donc pas un point négatif à proprement parlé.


En résumé, un premier livre prometteur et ambitieux, qui manque encore un peu d'expérience. Néanmoins, Amélie Walter est une auteure à suivre puisqu'il y a beaucoup de potentiel et que les progrès sont palpables dans ce premier tome au fil de la lecture. Une chose est sûre, la suite promet d'être au top !

Nelliël
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le 9 août 2018

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