Faire court n’empêche pas de voir les choses en grand.


Cent pages à peine suffisent à Alexeï Tostoï pour imaginer la destruction de la Lune et planifier la chute du capitalisme. Comment peut-on lier ces deux évènements et en arriver à de telles extrémités ? Par une conspiration de domination du monde basée sur un jeu spéculatif de grande envergure.


L'Union des Cinq est un club composé des puissants de la planète. En plus de largement dominer leurs domaines respectifs, ils partagent une ambition dévorante et insatiable. Et comme l'argent appelle l'argent, ils mettent au point un plan machiavélique : à l'aide d'un ingénieur peu scrupuleux, ils comptent profiter du passage d'une comète pour instaurer la terreur, déstabiliser les marchés financiers et s'en rendre maître. Mais le plan tourne mal.


Alexeï Tolstoï se montre volontiers subversif. Il prone la désobéissance civile et la révolution populaire, il critique les médias qui manipulent l'opinion et dominent une société gouvernée par l'argent. Les Sept Jours où le monde fut pillé est un roman métaphorique qui condamne fermement la mégalomanie, l'avidité et le système en place.


Mais autant ce bref roman d'anticipation est une excellente parabole politique, autant ses démonstrations scientifiques sont bien naïves et semblent plus qu'approximatives. Pourtant, le livre s'ouvre sur un avertissement qui annonce que "toutes les données physiques et astronomiques mentionnées dans ce texte, y compris le passage de la comète de Biela en 1933, sont entièrement conformes à la réalité." N'oublions pas que, paru en 1925, il se heurte aux connaissances de son époque. Ce qui n'en a que plus de charme aujourd'hui.


De la science-fiction rétro à tendance libertaire. Que demande le peuple ?


L'article sur Touchez mon blog, Monseigneur...

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le 12 nov. 2018

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