Un livre de transmission qu'il faut aborder comme un recueil historique où se succèdent, par thèmes, les événements qui ont émaillé le dernier siècle. Des souvenirs, de l'émotion, de la rigueur, de l'authenticité.
Et les rencontres qu'il a faites durant ces 100 ans de vie parfois anecdotiques parfois passionnantes.



"De menus larcins avec des camarades dans les épiceries de Lyon sous
l’Occupation, une fête arrosée de vodka à l’occasion d’une victoire
militaire soviétique sur les nazis en 1943, la découverte de Hegel
grâce à la rencontre fortuite d’un intellectuel hongrois dans un
restaurant... C’est ainsi que cheminent les mémoires d’Edgar Morin.
Nous sommes loin de l’épopée d’un jeune esprit, né en 1921, qui marche
droit devant l’Histoire. La Résistance, l’engagement communiste, la
sociologie puis la philosophie : le parcours de l’intellectuel, qui
commença par des textes surprenants sur la mort, les yéyés ou la
rumeur, pour finir par s’interroger sur le savoir du savoir, se
déroule dans un doux vagabondage guidé par les intermittences du
souvenir des rencontres. L’initiation philosophique de Jankélévitch au
premier étage d’un café toulousain – où Morin rencontrera d’ailleurs
sa femme Violette – côtoie, à quelques pages d’intervalle, sa
fascination amoureuse pour Marguerite Duras et des moments troublés,
comme cette expérience avec une prostituée à Pigalle. Les souvenirs
remontent à la surface, les personnes défilent à une vitesse
vertigineuse. D’autres reviennent, régulièrement, comme une petite
phrase musicale. Par exemple, la comédienne québécoise Johanne
Harrelle, qui deviendra aussi sa femme, ou encore le philosophe et
psychanalyste Cornelius Castoriadis. Il y a, au fond, un jeu de
miroirs entre le Morin philosophe et le Morin des mémoires. D’un côté,
sa « pensée complexe » qui refuse de réduire l’être et le monde à des
principes explicatifs figés. De l’autre, une vie qui ne se donne pas
comme une œuvre définitive animée par une force intérieure et se
révèle comme totalement orchestrée par autrui." : philosophie
magazine.


HenriMesquidaJr
7
Écrit par

Créée

le 18 janv. 2022

Critique lue 35 fois

HenriMesquidaJr

Écrit par

Critique lue 35 fois

Du même critique

Jonas
HenriMesquidaJr
8

Critique de Jonas par HenriMesquidaJr

Magnifique premier film d'un jeune réalisateur ultra talentueux et plein d'avenir. Je l'ai vu en avant première, les acteurs sont tous formidables et bien dirigés, le scénario est malin et tient en...

le 16 sept. 2018

10 j'aime

L'Œuvre au noir
HenriMesquidaJr
9

Critique de L'Œuvre au noir par HenriMesquidaJr

Pour commencer, si vous avez l'intention de lire ce roman et que vos connaissances historiques sont faibles, il va vous falloir réviser. Je pense très sincèrement qu'il est indispensable de bien...

le 12 mars 2017

9 j'aime

2

Werewolf
HenriMesquidaJr
8

Critique de Werewolf par HenriMesquidaJr

Attention pas de loup garou dans ce film qui n'est pas non plus un film d'horeur mais un drame psychologique. Nous sommes en 1945. La guerre vient de se terminer mais les premières semaines de paix...

le 2 oct. 2019

8 j'aime