Concernant la critique de « Mage de bataille », vous trouverez me concernant une unique critique des deux tomes, tant le découpage appartient ici à des raisons éditoriales (probablement en rapport avec le volume des deux opus). On ne retrouvera effectivement pas d’impératif narratif à cette césure, et une numérotation continue et parties et chapitres d’un volume à l’autre.
Que vous dire de ce roman de fantasy, en-dehors du fait que c’est d’un plaisir sans nom à dévorer ?
On commencera par quelques éléments d’intrigue : Falco Dante est un jeune homme de Caer Dour, village de la téméraire Valence. Plutôt marginalisé du fait de sa grande chétivité et son asthme, il est par ailleurs le fils d’un mage de bataille s’étant retourné contre son peuple dans un bain de sang. Cela n’aide pas à l’intégration sociale. Car dans le Royaume d’Ire, et ce depuis des décennies, on se bat contre les Possédés et les démons. Véritables incarnations démoniaque terrifiantes, les démons à leur tête sont à la limite de l’invincibilité. Seul rempart humain : les mages de bataille, individus aux pouvoirs magiques impressionnants et chevauchant volontiers des dragons. Vous l’aurez compris, et je ne spolierai donc rien : on suivra le parcours initiatique tout à fait classique du jeune Falco dans sa carrière de mage.
« Mage de bataille » est pour moi un roman de fantasy extrêmement classique. Classique, oui, mais très réussi.
C’est d’abord un récit diablement épique. Flannery sait orchestrer des batailles démentielles, tant sur les actes d’héroïsme individuels que sur des stratégies de masse. C’est déjà un très bon point car de l’action, vous allez en avoir. En témoignera le début de récit, qui passé les cinquante premières pages, nous fait passer très rapidement dans le rouge. De chevauchées suicidaires et désespérées jusqu’aux déflagrations magiques déchirant le champ de bataille, vous en aurez plein les mirettes. Et c’est ce qui explique la grande réussite de ce roman : une intrigue au demeurant simple mais efficace, propulsée Mach 4 dans nos faces de lecteurs avides de sensations fortes.
Il y a volontiers, comme tout ouvrage du genre, beaucoup d’amitié et un peu d’amour. Des personnages hauts en couleur toujours en péril. Des menaces toujours plus grandes. Du sacrifice. De terribles ennemis aux valeurs opposées. Et bien sûr, du dépassement de soi au-travers de difficiles leçons.
N’allez pas croire pour autant que « Mage de bataille » se range dans cette catégorie (existe-t-elle vraiment ?) de livres pour demeurés ou de grands chevaliers donnent de grands coup d’épée dans de gros méchants. Il y a ici un vrai sens de la narration et de l’épique, difficile à acquérir, et ne tombant jamais dans l’absurde ou l’impossible.
C’est à ce titre un excellent roman de fantasy, que je vous recommande chaudement si décidément vous souhaitez l’aventure.